"C'est une catastrophe, tout ce retard pris par Benkirane pour former le prochain gouvernement", a déclaré le SG du PAM, ce lundi devant un parterre de journalistes.
"Il est chargé, lui et son parti, de former le gouvernement, ils sont responsables de la situation", a-t-il ajouté, critiquant également la gestion de la formation de cette coalition.
"Benkirane ne peut imposer ses conditions parce qu'il ne jouit pas d'une majorité absolue", a estimé Ilyas El Omari, conseillant au Chef de gouvernement désigné de préciser publiquement la raison du blocage.
Depuis le 10 octobre, date de la désignation de Abdelillah Benkirane par le roi Mohammed VI pour former un nouveau gouvernement, c'est la première déclaration publique du PAM concernant le processus de formation de la future coalition.
Le numéro 1 du PAM a également dénoncé "les luttes que se livrent entre eux les partis politiques choisis par Benkirane en vue de former sa coalition", citant implicitement l'USFP, le PPS et l'Istiqlal.
"Comment imaginer une coalition avec l'Istiqlal alors que cette formation change de position à chaque fois?", s’est interrogé le SG du PAM qui a catégoriquement démenti avoir rencontré, lors d'une réunion tripartie, Driss Lachgar et Hamid Chabat au lendemain des élections législatives du 7 octobre.
"La seule rencontre avec Chabat a eu lieu à la veille du scrutin législatif", a assuré El Omari.
"Le PAM restera dans l'opposition quelle que soit l’issue de la crise», tranche le chef de file du PAM.
"Si Benkirane échoue, il ne faut pas compter sur le PAM comme une alternative", affirme-t-il.
En cas d'échec de Benkirane, il a proposé deux solutions pour sortir de l'impasse: "un consensus des partis politiques pour pouvoir former le gouvernement de M. Benkirane ou bien une réforme de la Constitution par les groupes parlementaires afin de pallier le flou de l'article 47 de la Constitution".
Cette alternative suppose évidement, selon notre interlocuteur, l'élection anticipée d'un président de la Chambre des représentants, ainsi que la composition des structures parlementaires (groupes et commissions).
Ilyas El Omari a jugé peu envisageable la tenue d'élections législatives anticipées, la troisième voie possible pour sortir de l'impasse, mais qui générerait un coût financier énorme.