Le carnage continue au Caire et l'opération, que le pouvoir dit n'avoir pas voulu voir se transformer en "bain de sang", a pourtant fait jusque-là 150 morts. Le vice-président égyptien, prix Nobel de la paix Mohamed El Baradei, a donc annoncé sa démission au président par intérim, suite à l'intervention sanglante des forces de l'ordre pour déloger les manifestants islamistes pro-Morsi qui occupaient deux places du Caire. "Il m'est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord", écrit-il notamment dans sa lettre au président Adly Mansour.
Plus tôt dans l'après-midi, la présidence égyptienne a annoncé l'instauration de l'état d'urgence dans tout le pays à compter de 16 heures, et ce pour une durée minimale d'un mois. Dans un communiqué diffusé par la télévision, elle a ordonne par ailleurs à l'armée d'apporter son soutien aux forces du ministère de l'Intérieur pour assurer la sécurité. Un couvre-feu a également été décrété, de 19 heures à 6 heures du matin. Ces mesures s'appliquent au Caire et aux provinces de Guizeh, d'Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, d'Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, de Suez et d'Ismailia. En attendant, les deux principales places du Caire sont prises d'assaut.
