La notion de droit des usagers à l’information n’est pas encore bien assimilée dans les administrations. Ce constat, comme s’il fallait le rappeler encore, vient d’être fait par le Médiateur du royaume, Mohamed Benalilou, lors de la présentation du rapport d’activité de son institution au titre de l’année 2021. Selon lui, certaines administrations n’intègrent même pas cette notion dans leur relation avec des institutions constitutionnelles. Comment peut-il donc en être autrement avec les particuliers et les citoyens.
Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 30 janvier, explique que la sortie du Médiateur vise à détailler le contenu du rapport annuel présenté récemment au roi Mohammed VI. Dans ce document, il est ainsi fait état de plus de 3.180 correspondances reçues par l’institution et concernant des plaintes d’usagers contre des administrations. Mohamed Benalilou indique que ces doléances ont été transmises aux administrations concernées, mais seules 393 d’entre elles ont fait l’objet d’une réponse après l’expiration du délai légal de 60 jours. Cela en dit long sur l’importance qu’accordent aux citoyens les administrations qui n’ont même pas daigné répondre à l’Institution du Médiateur du royaume quant à leur relation avec les usagers.
Par ailleurs, écrit Assabah, le Médiateur reconnaît que les faits dénoncés par les citoyens, dans certaines doléances, constituent réellement une atteinte à leurs droits par l’administrationt. Au-delà de la relation avec l’administration concernée, ces problèmes ont des conséquences encore plus graves puisqu’ils touchent directement la confiance que peut avoir le citoyen envers les politiques publiques et les programmes annoncés pour mieux le servir.
C’est pourquoi le Médiateur a saisi l’occasion de sa nouvelle sortie pour appeler l’ensemble des administrations publiques à redoubler d’efforts et à accorder de l’importance à la proximité avec les usagers. L’écoute et la réponse aux citoyens dans les délais sont également considérées comme une nécessité pour améliorer la confiance du citoyen dans les services publics. Par ailleurs, le quotidien explique que le rapport d’activité au titre de l’année 2021 s’est particulièrement intéressé au volet lié à la non-application des décisions judiciaires prononcées à l’encontre des administrations. A ce sujet, Mohamed Benalilou a tenu à rappeler aux administrations concernées ce que représente une décision judiciaire dont l’application, en plus de la préservation des droits des personnes et entités impliquées, est une condition nécessaire pour développer le climat de confiance et encourager l’investissement.