Invité de l’émission «Chahadat» (Témoignages) sur Le360, l’ancien wali de la région du Grand Casablanca, Driss Benhima, qui a dans le temps occupé plusieurs hautes fonctions ministérielles (Transports et Marine marchande, Tourisme, Énergie et Mines) et de direction générale à l’Office national de l’électricité (ONE) à l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN) ou à Royal air Maroc (RAM), a d’emblée fait remarquer que l’actuel wali, Mohamed Mhidia, est tout sauf «un wali apprenti». On se rend très vite compte «lorsqu’on voit Mohamed Mhidia qu’il a une grande expérience», a-t-il voulu mettre en avant.
«Il est comme un athlète de haut niveau qui s’est entrainé. Alors que moi, j’avais quitté l’ONE sans avoir de relations ni avec les magistrats, ni les responsables sécuritaires ni les élus. Mhidia a un grand atout qui est son importante expérience. Il est déjà formé», poursuit Driss Benhima.
«Le deuxième obstacle est lié à l’organisation, à savoir le système de l’unité de la ville mis en place en 2004. Et quand j’étais wali, je faisais partie de la commission qui étudiait cette loi au niveau central du ministère de l’Intérieur. Avant cela, Casablanca était répartie sur 25 communes autonomes. Après la mise en œuvre de l’unité de la ville, un seul maire fut élu à la tête d’une seule mairie et ces communes ont été transformées en arrondissements», se souvient-il.
Cette loi était, de l’avis de Driss Benhima, «d’un grand avantage concernant les élections. Car, avant cela, avec les 25 communes qui avaient un périmètre territorial limité et le scrutin uninominal à un tour, celui qui avait de l’influence sur un ou deux bidonvilles se faisait élire. Le réseau des bidonvilles à Casablanca exerçait une très grande influence sur les élections». Cette situation n’était pas de tout repos jadis, la conjoncture était difficile. «Cette situation ne m’avait pas aidé», regrette notre interlocuteur.
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«Quand vous vouliez travailler sur l’éradication des bidonvilles, cela ne convenait pas à bien des députés. Leur avenir politique reposait sur les bidonvilles. Avec l’unité de la ville, la qualité des élus a un peu augmenté. Et le succès de l’éradication des bidonvilles est dû à cette loi», a-t-il poursuivi.
Interrogé sur les conditions de réussite d’un wali d’une ville de la taille de Casablanca, et si le profil d’ingénieur était le plus approprié pour la gestion de la wilaya, Benhima répond: «Au cours de mon expérience, j’ai rencontré un grand nombre de walis et gouverneurs, et je ne pense pas que cette condition joue un rôle crucial. Celui qui a une formation en sciences politiques ou juridiques a aussi des compétences. Il n’y a pas une voie privilégiée ou plus importante. Tout est lié aux compétences de tout un chacun».