Drame d'Erfoud: comment le PJD veut transformer en "martyr" l'un de ses membres mort noyé

Mehdy-Le360

Revue de presseKiosque360. Le PJD chercherait à surfer sur la mort par noyade d'un de ses leaders locaux et son fils, dans un canal d'irrigation à Erfoud, pour en faire une affaire d'"assassinat" visant le parti.

Le 01/08/2016 à 22h15

Une mort par noyade, comme il y en a tant par ces temps de chaleur, devient curieusement une affaire d'"assassinat" aux yeux du Parti de la Justice et du dévelopement (PJD, au pouvoir). C'est en tout cas ce que décrie Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce mardi 2 août.

"Après la découverte d'un membre du parti de la Lampe et de son fils noyés dans un canal d'irrigation à Erfoud, le PJD cherche à surfer sur cette affaire en la présentant comme une affaire d'assassinat", titre le quotidien arabophone. "Une campagne grandeur nature est menée sur les réseaux sociaux par les jeunes militants du PJD dans une tentative d'induire l'opinon publique en erreur et de transformer la noyade du dirigeant local du parti à Erfoud, ainsi que de son fils, en affaire politique par excellence", relève le quotidien, précisant que cette mobilisation "virtuelle" s'est déclenchée avant même que l'enquête diligentée sous la supervision du parquet général ne livre ses secrets. 

"Tout a commencé vendredi dernier quand des citoyens ont découvert, dans la région dite "Oulad Zahra", province d'Errachidia, les corps d'un des leaders locaux du PJD à Erfoud et de son fils, noyés dans un canal d'irrigation", relate le quotidien, soulignant que le défunt, Hbaib Chaoui, officiait en tant que membre du secrétariat local du PJD. "Son corps a été retrouvé" à dix kilomètres de son domicile, dans le douar dit Ksar Oulad Zahra, relevant de la commune d'Arab Sabah, dans l'arrondissement d'Erfoud", relève encore le quotidien, ajoutant que "le corps de son fils, 14 ans, a été découvert le même jour noyé dans ledit canal d'irrigation".

"Avant même que les circonstances de ce décès par noyade ne soient élucidées, sur la base d'une autopsie ordonnée par le parquet général, des dirigeants au PJD à Erfoud ont esssayé de faire accréditer la thèse du meurtre", indique le quotidien. "Ces mêmes dirigeants locaux ont allégué que les présumés meurtriers avaient asséné des coups mortels au père au niveau de la tête, avant de s'en débarrasser dans le canal d'irrigation", ajoute le quotidien, précisant que le corps de la victime a été retouvé à six kilomètres du lieu où sa bicyclette a été découverte.

"Après enquête, il s'est avéré que le père voulait secourir son fils emporté par les eaux mais a fini à son tour noyé après s'être grièvement cogné la tête aux contours du canal construits en acier", indique encore le quotidien. 

C'est ce qu'a révélé l'enquête ouverte par les services compétents sur ordre du parquet général et dont les résultats ont été diffusés ce lundi 1er août par le ministère de l'Intérieur. "A la suite du décès du dénommé de son vivant Chaoui Lahbib Ben Mohamed et son fils de treize ans, le Parquet général compétent a ordonné une autopsie pour déterminer les causes du décès", après que leurs corps ont été repêchés d’un canal d’irrigation dans la commune d' Arab Sabah-Ziz relevant du cercle d’Erfoud, a en effet précisé le ministère de l'intérieur dans un communiqué.

"Des partis politiques, pour des raisons purement électoralistes, ont remis en question les résultats de l’autopsie et sont intervenus pour la non réception des dépouilles des personnes décédées par leur famille en vue de leur inhumation et pour réclamer une contre-autopsie", affirme le ministère, assurant que la "demande d’une contre-autopsie est un droit de la famille des personnes décédées, conformément à la loi".

Le ministère de l’Intérieur insiste qu’il veillera à tenir l’opinion publique informée chaque fois qu’il s’agit d’une tentative d’exploitation politique, par n’importe quelle partie, d’un incident isolé.

Par Ziad Alami
Le 01/08/2016 à 22h15