Dans une déclaration accordée à Le360, l’universitaire a souligné le caractère «innovant» du discours royal. Selon lui, cette innovation repose sur trois piliers, dont le premier est la responsabilité collective qui incombe à tous: parlementaires, gouvernement, parties prenantes, mais aussi le citoyen lui-même.
Zakaria Firano a poursuivi en expliquant que le deuxième axe du discours royal insiste sur un point fondamental: tout modèle de développement et de croissance économique «n’a de sens que s’il arrive à établir une justice sociale et une égalité territoriale».
Le troisième axe du discours porte sur les moyens de concrétiser ce développement, note le professeur universitaire de la faculté des sciences juridiques, sociales et économiques de Rabat-Agdal. Il précise que le Souverain a évoqué une approche de développement territorial axée sur le monde rural et les régions montagneuses. Il s’agit d’une transition majeure: passer d’une approche top down (dirigée par le centre) à une approche bottom up (partant de la base). En d’autres termes, explique-t-il, «cela signifie qu’on va partir du monde rural et des régions montagneuses, généralement enclavées, pour générer une nouvelle vision de développement territorial».
Selon Firano, la question de la justice sociale et de la justice territoriale est «parmi les points importants du discours» royal. Il définit la justice sociale comme étant l’accès des citoyens marocains à leurs droits fondamentaux, englobant l’éducation, la santé, la justice et l’environnement.
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La justice territoriale constitue l’autre élément fondamental. Il a rappelé, citant le Roi, qu’il est aujourd’hui «inacceptable» que 25 % de la population marocaine — soit environ 9 millions d’individus — vive dans une situation de précarité sur 30 % du territoire national.
L’économiste a estimé, par ailleurs, que le Roi a mis «le doigt là où il y a vraiment des lacunes à combler», un geste essentiel dans le contexte de la transition vers un nouveau modèle de développement. Ce modèle sera axé sur les secteurs de l’agriculture et du tertiaire, ce dernier devant se concentrer prioritairement sur la création d’emplois pour les jeunes.
Selon l’universitaire, la réalisation de ce «vaste projet de progrès» incombe à l’ensemble de la société, des citoyens aux parlementaires et au gouvernement. Il est indispensable que tous adhèrent pleinement à ce bien commun pour atteindre les objectifs de développement fixés.








