Le secrétaire général de la CDT, Abdelkader Zaer, a informé les membres du conseil national du contenu de l’offre présentée par le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit, quand ce dernier a reçu, mardi dernier, une délégation de la centrale syndicale. Prenant la parole, Zaer a mis fin au blackout qui était décrété sur les négociations entre les syndicats et le département de l’Intérieur. Il a exposé les détails de la nouvelle proposition gouvernementale qui, dit-il, vise à sortir, avant le 1er mai, le dialogue social de l’impasse dans laquelle l’offre ridicule d’El Othmani l’a embourbé.
Le gouvernement, ajoute le patron de la CDT, propose une augmentation des salaires des fonctionnaires de 500 dirhams pour toutes les échelles en dessous de l’échelle 10, échelon 5 et une hausse de 400 dirhams pour les échelles au-dessus de l’échelle 10, échelon 5. Cette revalorisation sera répartie en trois tranches et étalée sur 18 mois alors que la revendication de la CDT consistait en une augmentation de 600 dirhams généralisée à tous les fonctionnaires. Selon une source syndicale, la première tranche d’augmentation sera versée dès le 1er mai, sachant que le reliquat sera déboursé avant janvier 2020.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 11 avril, que le gouvernement propose une hausse de 100 dirhams des allocations familiales pour les trois premiers enfants, alors que le syndicat exigeait une augmentation de 400 dirhams. Par contre, l’Exécutif a consenti à augmenter de 10% le SMIG et le SMAG, comme l’avait demandé la CDT, mais cette revalorisation sera versée en deux tranches. Lors de son allocution, Abdelkader Zaer a affirmé que la délégation de la CDT avait tenu à souligner, lors de ses rencontres avec le ministre les 2 et 9 avril, qu’elle savait «distinguer entre ce qui est un droit et une revendication légitimes et ce qui relève de l’intérêt du Maroc et des Marocains».
Le syndicaliste a révélé que la centrale avait suspendu la rencontre qui était programmée avec le ministère de l’Intérieur quand ce département a protesté contre la divulgation du contenu de ses négociations par la CDT. Il est vrai, ajoute Zaer, que «les autres syndicats ont gardé le silence sur ce sujet, mais le comité exécutif a continué a se concerter avec ses militants et l’opinion publique pour défendre l’indépendance des décisions de la confédération». Il a rappelé, en outre, que la centrale s’était retirée du dialogue social pour protester contre les maigres propositions du gouvernement. Ce dernier avait proposé une hausse de salaires de 300 dirhams répartie sur trois ans (2019/2921) pour les seuls fonctionnaires classés en dessous de l’échelle 10, échelon 5. Par contre, la CDT avait exigé, précise le même intervenant, l’institutionnalisation du dialogue tripartite, l’augmentation des salaires de l’ensemble des fonctionnaires, la hausse du SMIG, l’application du reliquat de l’accord de 2011 et le respect des libertés syndicales.