La paix sociale caressée par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avant sa toute première rencontre avec les représentants des centrales syndicales les plus influentes, semble difficile à instaurer. En effet, lors de cette réunion, à laquelle ont pris part les ministres de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, de la Fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader, et de l’Emploi, Mohamed Yatim, les syndicalistes ont brandi la menace d’une escalade.
«Les syndicats monteront au créneau pour faire entendre leur voix au cas où les clauses de l’accord du 26 avril, signé avec le précédent gouvernement, ne seraient pas respectées», a déclaré Abdelkader Zaïr, secrétaire général adjoint de la Confédération démocratique du travail (CDT), au quotidien Al ahdath Al Maghribia dans son édition de ce vendredi 22 septembre. Et de préciser que les syndicats ont exposé leur cahier revendicatif, appelant à l’institutionnalisation du dialogue social, dont le premier round démarrera le lundi 9 octobre.
Pour sa part, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a indiqué que le gouvernement n’a entrepris aucune mesure en faveur des salariés, estimant que le bilan du gouvernement, précédent et actuel, reste négatif en termes d’augmentation des salaires et des libertés syndicales.
Autant dire que les prochaines rencontres entre le gouvernement et les représentants syndicaux s’annoncent corsées. C’est d’ailleurs le même constat que dresse le quotidien Assabah dans son édition du même jour, faisant savoir que des syndicalistes ont vivement critiqué l’attitude de certains ministres lors des rencontres du dialogue sectoriel.
«Lors du dialogue social sectoriel, certains ministres ont pris les choses avec une certaine légèreté», rapporte la publication, citant des sources syndicales. En plus, certains départements n’ont pas tenu de rencontres avec les acteurs syndicaux. Et de préciser que les débrayages qui se poursuivent dans certains secteurs sont notamment accentués par la suspension du dialogue social et la marginalisation des syndicats les plus représentatifs. Ainsi, les centrales syndicales renvoient-elles la balle dans le camp du gouvernement, auquel elles reprochent sa politique de gestion du dialogue social.
C’est dire que la rentrée sociale sera chaude.