Le chef du Polisario s’est empressé d’envoyer des émissaires à Madrid pour rencontrer des dirigeants du parti espagnol «Podemos», né il y a un an de la crise en Espagne. «Mohamed Abdelaziz dépêche des émissaires auprès de Podemos dans la tentative de rallier ce nouveau parti espagnol à la thèse séparatiste», rapporte Al Massae, dans son édition de ce vendredi 6 janvier. «Une importante délégation, présidée par le représentant du Polisario à Madrid, prévoit de rencontrer le secrétaire de Podemos chargé des relations avec les instances de la société civile en vue de faire adhérer ce parti à la thèse indépendantiste», annonce le quotidien, en relevant la «sensibilité» de ce parti émergeant au séparatisme. «La popularité montante de ce parti de gauche, considéré comme une alternative à la classe politique dirigeante en Espagne, a poussé le Polisario et ses sympathisants espagnols à démarcher auprès de ses dirigeants afin de gagner leur sympathie», explique le quotidien.
Créé il y a un an par un groupe d’universitaires avant de devenir un parti politique, Podemos a exploité la crise économique en Espagne et l’absence d’alternative chez les deux principaux partis rivaux, le Parti populaire (PP, au pouvoir actuellement) et le Psoe (opposition), pour rallier l’opinion publique espagnole à ses thèses gauchisantes. Agitant la fibre « patriotique », ce nouveau parti, présidé par cet enseignant de Sciences Po Pablo Iglesias, est à l’origine du célèbre mouvement «Indignados» (Les Indignés), lequel avait organisé des marches géantes à l’été 2014 pour protester contre la cure d’austérité administrée par le gouvernement Rajoy.
Podemos, entre électoralisme et réalisme
La sympathie manifestée par les dirigeants de Podemos au front Polisario est-elle à inscrire dans «l’utopisme» ou le «populisme» de ce parti né, rappelons-le, il y a un an de la crise économique et politique en Espagne ? «Des observateurs minimisent l’impact des positions exprimées par ce parti», explique Al Massae, en soulignant que ce parti, en cas d’arrivée au pouvoir, sera contraint de faire preuve de réalisme et de pragmatisme politique, comme c’était le cas du Parti populaire (PP). «Une fois au pouvoir, le Parti de Rajoy a réajusté ses positions à la lumière des intérêts espagnols au Maroc», constate le quotidien.
Il en ressort que la sympathie exprimée par Podemos au Polisario n’est qu’une simple surenchère électoraliste en perspective des législatives prévues courant 2015 en Espagne.