Les habitants de Demnate remettent sur le tapis une vieille doléance: celle de voir leur ville accéder au statut de préfecture. Selon eux, ce sésame devrait améliorer la gouvernance de la ville et lui donner plus de visibilité sur le plan national. Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 8 janvier, indique que ceux qui se mobilisent pour cette cause ne manquent pas d’arguments: étendue géographique, déficit en infrastructures de base, services publics inexistants…
A cela, s’ajoutent les tracasseries administratives qui donnent du fil à retordre aux habitants. Dans la configuration actuelle, la ville relève en effet de la province d’Azilal. Du coup, les habitants de Demnate sont obligés de faire pas moins de 60 km pour régler leurs affaires administratives. Parfois, le dossier est du ressort d’autres instances territoriales à Marrakech, Aït Ourir ou encore Kelaât Seraghna. Et là, le trajet se fait encore plus long. Les habitants en ont donc ras-le-bol d’être rattachés à des provinces ou préfectures lointaines.
Selon le journal, les habitants attendent cette «consécration» depuis l’indépendance. Mais tous les découpages territoriaux effectués jusque-là n'ont en rien exaucé leurs voeux. Et les raisons avancées pour expliquer cette «injustice» sont pour le moins confuses et légères: certains évoquent un lobby qui s’oppose à cette décision, alors que d’autres parlent de «hogra» dont seraient victimes les habitants de Demnate.
Dans tous les cas, les habitants ne doutent pas du potentiel de leur ville. Diversité culturelle et linguistique (arabes, amazighes, juifs…), sites historiques, paysages naturels et touristiques inexploités… Le revers de la médaille, quant à lui, est peu reluisant. La ville affiche en effet un déficit sur plusieurs plans: emploi, santé, infrastructures… Pour les citoyens de la ville, la solution passe par ce statut de préfecture qui devrait améliorer la gestion de la ville et la mettre sur les rails du développement.