Cette rencontre, qui a réuni une assistance nombreuse, a été initiée par le groupe parlementaire du parti du Tracteur. Un clash a été évité de justesse entre le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, et Hakim Benchamass, le porte-parole du PAM. S'appuyant sur une disposition du règlement intérieur de la Chambre des représentants, le groupe du PAM a pris l'initiative d'inviter le ministre PJDiste pour s'exprimer sur le projet du Code pénal dont il est le promoteur.
Ramid a réitéré à cette occasion que le maintien de la peine de mort était dicté par le fait que la "majorité écrasante de la société, représentée au Parlement, s'oppose à son abolition". Le ministre a cité des récents cas de crimes ignobles commis au Maroc (viols suivi de crimes prémédités, pédophiles suivi de crimes...). D'après lui, ces exemples ne militent pas pour l'abolition de la peine capitale. Il a en outre estimé que la Constitution "ne fait en aucun cas référence à l'abolition de la peine de mort".
Benchamass, lui, a fait observer que son parti a toujours été hostile à la peine de mort. Sur ce, le ministre a rappelé à son interlocuteur que le PAM a déjà voté en faveur de la loi sur la justice militaire, sachant que cette dernière prévoit la peine capitale.
Sur certains points liés aux libertés individuelles, le ministre de la Justice a confirmé une souplesse au niveau notamment de la question des relations sexuelles hors mariage. "Ne défoncez plus les portes pour accuser un couple injustement d'adultère", a martelé Ramid en faisant allusion à la police et à la gendarmerie.
Le secrétaire général du CNDH, Mohamed Sabbar, a déstabilisé Ramid au sujet de la peine de mort, lui affirmant que les cas des crimes horribles sur lesquels il s'est basé pour défendre le maintien de la peine de mort "sont des cas isolés commis par des gens anormaux".
"La peine de mort n'a jamais fait cesser la violence meurtrière. Oubliez-vous, Monsieur le ministre, que le colonisateur français avait condamné et exécuté de nombreux résistants?", a souligné Mohamed Sebbar en plaidant pour la mise en oeuvre des résolutions de l'Instance Equité et Réconciliation (IER).