De jeunes leaders français appellent à respecter le sud

Le360

Des jeunes leaders français d'origine marocaine ont appelé la France à traiter le sud d'égal à égal et à se doter d'un nouveau regard sur le Maroc, le seul pays du sud de la Méditerranéen à bouger et à se développer démocratiquement.

Le 22/12/2014 à 19h51

La délégation des jeunes leaders français en visite au Maroc a notamment rencontré, ce week-end, le patron du PAM Mustapha Bekkourry, avant de s'entretenir lundi avec M'Barka Bouaida, ministre déléguée aux Affaires étrangères.Le chef de cette délégation, M’jid El Guerrab, ancien conseiller du Président du Sénat français, ancien conseiller de Ségolène Royal et actuellement conseiller auprès d'une d'une grande entreprise française, livre ses impressions sur les relations entre les deux pays.

Les relations maroco-françaises sont gelées. Le Maroc réclame une autre approche de la France avec un traitement d'égal à égal. Quelles sont vos impressions?La diaspora marocaine constate que les relations traversent un moment difficile. Je reprends les termes de M. Biadillah (président de la Chambre des conseillers) qui a qualifié cette crise "d'histoire d'amour d'un couple" marquée par des hauts et des bas. On espère voir très prochainement les relation franco-marocaines se revivifier. Il faut que nos dirigeants politiques respectifs, français et marocains, soient plus responsables dans leurs déclarations et dans leurs comportements à l'égard des uns et des autres. Nous, qui formons un million et demi de Marocains en France, espérons que les choses évoluent dans le sens de la normalisation rapide afin que les relations puissent revenir à leur plus haut niveau

Le Maroc réclame un statut d'égal à égalLe Maroc, aujourd'hui, n'a pas de complexe d'infériorité à avoir face à la France. Aujourd'hui, en France, on a des personnes originaires du Maroc qui figurent dans les hautes instances de l'Etat. J'ai personnellement travaillé avec le 2ème représentant de l'Etat, le président du Sénat; on est des diplômés de grandes écoles, des chercheurs, de grands médecins. On a des gens de nationalité marocaine qui travaillent à la Nasa. On a de belles intelligences. Le Maroc est un état de 14 siècles, il est légitime qu'il demande à être traité d'égal à égal et je pense qu'il faut aller vers une véritable coopération entre le nord et sud. Il ne faut pas attendre et je pense que les Français le comprennent.

Quel enseignement tirez-vous de la visite au Maroc?On a rencontré des acteurs politiques et associatifs. La politique au Maroc est en plein changement. On sent qu'il y a une vraie transition politique. On sent que les partis politiques prennent plus d'espace dans la sphère décisionnelle et que les prérogatives constitutionnelles de 2011 sont en train de prendre effet. Pour nous, c'est un véritable plaisir parce qu'on est des démocrates, qu'on aime le Maroc et qu'on veut que le Maroc avance. Pour nous, c'est une vraie fierté. Regardez ce qui se passe en Tunisie et dans le sud de la Méditerranée, il y a des démobilisations. Le Maroc, lui, bouge.

Quel message allez vous transmettre à votre retour à Paris?Le Maroc a aujourd'hui un nouveau regard sur le nord. A notre retour, on veut leur dire, en France, que le sud bouge, que le Maroc bouge. Le sud aspire à plus de respect avec un regard d'égal à égal.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/12/2014 à 19h51