La crise entre Alger et Tunis franchit un nouveau palier vers l’escalade. Le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de Tunis à Alger pour lui demander des «explications» sur la taxe de 30 dinars imposée aux ressortissants algériens, de passage en Tunisie, indique un communiqué du département de Ramtane Lamamra.
La décision des autorités tunisiennes qui a pris effet début août, a suscité un violent tollé chez les Algériens désireux de passer leurs vacances d’été au « pays du jasmin » ou de s’y rendre pour des raisons de santé, eut égard à l’absence flagrante d’infrastructures médicales convenables en Algérie ! Les sit-in de protestation se multiplient sur les points frontaliers entre l’Algérie et la Tunisie, à la faveur d’une crise qui ne dit pas encore son nom.
Signe des temps, mêmes les exportateurs algériens sont entrés en ligne, notamment les producteurs de patates, pour appeler à prendre des mesures de rétorsion contre la Tunisie, brandissant la menace de couper l’approvisionnement de la Tunisie en gaz et pétrole algériens !
Et ce n’est pas fini ! Des voix chauvines incitent les autorités algériennes à stopper même la coopération sécuritaire avec la Tunisie, notamment sur le front de la lutte antiterroriste ! Ce qui revient à dire que, à défaut d’un rétropédalage tunisien sur la taxe de 30 dinars, Alger pourrait favoriser l’entrée de terroristes algériens dans le territoire tunisien. Le cas du mont Chaâmbi, frontalier avec l’Algérie, devenu une base-arrière de la nébuleuse terroriste algérienne, offre ici un triste exemple.
En somme, des menaces qui venant d’un pouvoir algérien rompu au chantage ne constituent pas une nouveauté. Bien d’autres pays frontaliers avec l’Algérie en savent quelque chose. Inadmissible !