Les communales de juin 2015 font l'objet d'intenses consultations, depuis quelques jours, entre le ministère de l'Intérieur et les partis politiques, y compris ceux qui ne sont pas représentés au Parlement comme Annahj Addimocrati, mouvement marxiste-léniniste, le Parti de l'action démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI), qui forment à eux trois "l'Alliance de la gauche démocratique". Al Massae nous apprend, dans sa version de mardi 23 décembre, que cette coalition a été reçue vendredi au ministère de l'Intérieur par le wali Abdellatif Benchrifa, directeur général des collectivités locales. Un mémorandum de cette coalition de la gauche radicale a été remis à cette occasion à ce responsable, plaçant, comme à l'accoutumée, très haut la barre des revendications qui portent sur la création d'une commission "neutre et indépendante" chargée de superviser les élections communales.
"L'Alliance a réclamé la création de cette commission nationale afin que le pays puisse rompre avec les pratiques anciennes qui se posent en contradiction avec le processus démocratique que connaît le monde", a rapporté le journal, citant cette coalition qui ajoutera que "cette commission doit être composée de membres indépendants et jouissant de l'intégrité, de la compétence et de la crédibilité requises, en vertu d'une loi que le Parlement adopterait". Dans le mémorandum, les trois partis de gauche radicale appellent également les autorités à sévir "contre les fraudeurs, les corrompus et l'achat des voix".
Selon les observateurs, les partis de la majorité (PJD, RNI, MP, PPS) ont aussi été reçus, vendredi, par le directeur général des collectivités locales. Ils comptent présenter cette semaine un mémorandum collectif relatif aux différents projets de lois électoraux (communales, régions, collectivités locales, conseils provinciaux). Les partis de l'opposition (PAM, USFP, Istiqlal, UC) ne sortiront pas du lot puisqu'ils suivront la même procédure au cours de la même semaine. L’USFP et l'Istiqlal veulent écarter le ministère de l'Intérieur, en confiant l'organisation du scrutin de juin 2015 à une "commission nationale".
Sur un autre chapitre, Al Massae évoque une réunion qu'a tenue en fin de semaine la "Jeunesse istiqlalienne", cette dernière ayant appelé, dans une surprenante prise de position, à la révision de la Constitution" de 2011. Le journal nous apprend en outre que cette composante de l'Istiqlal a vivement critiqué, lors d'une récente conférence de presse, "l'action du Conseil constitutionnel actuel". Selon cette structure du parti de Hamid Chabat, "les juges (de cette cour) n'ont pas encore assimilé la portée des changements apportés par la nouvelle constitution". Et d'ajouter sur un ton sévère que des "considérations politiques claires ont influé sur les prises de décisions et sur les interprétations" de textes. Cette prise de position sévère de l'une des principales composantes de l'Istiqlal signifie-t-elle une radicalisation du parti de feu Allal El Fassi ? Les observateurs se demandent si le comité exécutif du parti ne partage pas le même avis, pensant tout bas ce que pense tout haut sa jeunesse.