Le Département de la Défense américain a rendu publics, dans l’édition du 29 mai 2025 du Journal fédéral, les spécificités de la vente de missiles antichars Javelin aux Forces armées royales (FAR). Cette publication officielle intervient plus d’un an après la notification initiale au Congrès américain, le 19 mars 2024. Ladite notification n’a suscité aucune objection durant le délai légal de 30 jours, conférant ainsi une approbation de facto à cette transaction, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 3 juin. Cet acte formalise un nouvel axe de la coopération militaire croissante entre Washington et Rabat.
Le contrat, évalué à 260 millions de dollars par l’Agence de coopération en sécurité de défense (DSCA) du Pentagone, porte sur la livraison de 612 missiles Javelin (dont 12 dédiés aux tests de réception), ainsi que de 200 unités de lanceur léger (LWCLU). Le contrat comprend également d’importants composants non liés aux combats, comme les équipements d’appui, les systèmes d’entraînement et de simulation, ainsi que les matériels de maintenance et de métrologie. Il est aussi question d’une assistance au cycle de vie des équipements, ne nécessitant pas de présence permanente américaine au Maroc.
Le Pentagone justifie cette vente par son alignement sur la politique étrangère et de sécurité des États-Unis, visant à renforcer un «allié majeur non membre de l’OTAN». Il souligne le rôle central du Maroc comme «force de stabilité politique et de développement économique» en Afrique du Nord. Près de 180 millions de dollars sont classés en «principaux équipements défensifs». «Compte tenu du délai écoulé depuis l’accord de facto, il est plausible que les FAR aient déjà pris possession de certains composants ou bénéficié de sessions de formation afférentes», souligne Al Ahdath Al Maghribia.
Les missiles Javelin représentent l’un des systèmes antichars les plus sophistiqués. Équipés de la technologie «Fire-and-Forget», ils poursuivent automatiquement leur cible après lancement grâce à un autodirecteur infrarouge, libérant ainsi le tireur. Leur efficacité s’étend aux chars les plus modernes dotés de protections réactives, ainsi qu’aux fortifications et bunkers, avec une portée opérationnelle excédant 2 500 mètres. Cette polyvalence en fait une solution tactique privilégiée pour l’infanterie contemporaine.








