On s’attendait à ce que la situation à Guerguerat soit au centre de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité, mardi 28 mars. Et ce n’est surtout pas le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, convoqué à cette réunion pour briefer le Conseil sur les développements du dossier saharien, qui dira le contraire.
Néanmoins, l’ambassadeur de l’Uruguay à l’ONU, à l’origine de cette réunion, était d’un tout autre avis. «Au cours de son briefing au Conseil de sécurité, Ladsous a voulu évoquer la situation dans la zone tampon de Guerguerat mais a été rappelé par le représentant de l’Uruguay concernant l’obligation de s’en tenir à la question inscrite à l’agenda de la réunion, à savoir l’examen du retour de la Minurso à la pleine fonctionnalité, conformément à la résolution 2285 du Conseil de sécurité», rapporte l’agence officielle algérienne (APS), citant «une source proche du dossier».
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Il parait que le représentant de l’Uruguay à l’ONU a des difficultés à hiérarchiser les points chauds, ceux qui le sont peu ou prou, et ceux qui ne le sont pas du tout. Le retour de la composante civile de la Minurso devrait-il prendre le dessus sur le danger que représente le maintien par le Polisario de ses éléments armés dans une zone censée être démilitarisée en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 6 octobre 1991? Que vaut le retour de fonctionnaires administratifs de la Minurso face à la tension savamment maintenue par Alger à Guerguerat, malgré le retrait unilatéral opéré le 26 février sur hautes instructions du roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’Etat-major général des Forces armées royales (FAR), en interaction avec l’appel lancé, le 25 février, par le SG de l’ONU, Antonio Guterres.
L’ambassadeur de l’Uruguay ne s’est pas inquiété du maintien, au nez et à la barbe de la Minurso!, de la présence des éléments armés du Polisario dans la zone tampon de Guerguerat, pas plus d’ailleurs que des conséquences que pourraient induire les provocations de ces milices rompues au gangstérisme, encore moins de cette injonction restée lettre morte du SG de l’ONU de procéder à un retrait de tout élément armé de la zone en question et à ne pas entraver le commerce dans cette zone.
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L’attitude de l’ambassadeur uruguayen est symptomatique de la gêne d’Alger et de ses alliés à aborder le sujet de Guerguerat dans les instances onusiennes. C’est un sujet brûlant, compte tenu des exactions exercées chaque jour par les éléments armés du Polisario en direction des camionneurs et des automobilistes, sous le regard des Casques bleus qui enregistrent leurs agissements. Les actes de gangstérisme des éléments de «la gendarmerie de la RASD» ont été poussés tellement loin que le chef du Polisario n’a eu d’autre choix que de démettre de ses fonctions «le chef de la gendarmerie nationale», Moulay Ahmed Mohamed Ahmed, a appris le360.
Ce limogeage est à l’unisson de la gêne dans laquelle s’est trouvé l’ambassadeur uruguayen qui savait pertinemment que le rapport de Hervé Ladsous allait être accablant sur les agissements des éléments armés du Polisario dans la zone tampon de Guerguerat. Cette fuite en avant ne saurait toutefois se prolonger. Le rapport qui sera présenté au mois d’avril par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, au Conseil de sécurité ne pourra pas faire l’impasse sur Guerguerat et sur les exactions des éléments armés du Polisario, encouragés par Alger.