Le dernier rapport de la Cour régionale des comptes sur la gestion du conseil de la ville de Rabat continue de susciter la polémique au sein des conseillers de la commune. Certains élus de l’opposition ont réclamé la programmation de la discussion de ce rapport lors de la prochaine session du conseil de la ville, voire de déférer les dossiers des «violations» relevées par la Cour des comptes devant la justice, rapporte Al Akhbar du mercredi 11 septembre.
Le conseiller de la Fédération de la gauche démocratique, Omar Hayani, a indiqué que ses collègues du parti avaient déjà alerté sur ces transgressions quand le conseil de la ville était présidé par Mohamed Sadiki du PJD. «A cette époque, l’ancien président nous avait répondu qu’il n’y avait pas de fonctionnaires fantômes dans la commune sauf que le rapport de la Cour régionale des comptes a confirmé que des fonctionnaires décédés ou ayant quitté leurs postes continuent de percevoir leur salaires», précise Hayani.
Un autre rapport de cette même juridiction sur la situation des ressources humaines dans la commune de Rabat du temps de l’ancienne maire Asmae Rhlalou (RNI) avait dévoilé plusieurs violations. Il y fait mention de «versement de salaires jusqu’à fin février 2023 à six fonctionnaires retraités et décédés tandis que 77 fonctionnaires perçoivent des salaires sans que leurs noms ne figurent dans la liste des fonctionnaires déclarés par la commune».
Le rapport met l’accent sur l’incapacité de la commune à déterminer le nombre total des fonctionnaires puisqu’il a été enregistré un écart de 216 fonctionnaires. Il s’est avéré, en effet, que 48 fonctionnaires n’ont pas été déclarés sans que le conseil de la commune ait pu justifier cet écart.
La Cour des comptes a par ailleurs relevé «la récurrence des absences des fonctionnaires qui procèdent à la manipulation des signatures des feuilles de présences en profitant de la faiblesse des contrôles et l’inaction des responsables qui n’appliquent pas la procédure disciplinaire à leur encontre».
Le rapport à également révélé une pléthore d’absences pour des raisons médicales (1540) entre 2018 et 2022 sans que la commune s’assure de la véracité des certificats médicaux présentés par les fonctionnaires concernés, relaie Al Akhbar.
La Cour a également constaté que cinq chefs de division qui disposent de voitures de service perçoivent des indemnités mensuelles pour l’utilisation de leurs voitures personnelle pour les besoins de service.