La professionnalisation du corps de la police passe nécessairement par la réhabilitation du principe du mérite. Abdellatif Hammouchi, un pro de la sécurité, le sait. Mieux, il agit en conséquence et met en place un dispositif de surveillance drastique qui a donné des résultats probants. Pas moins de 138 cas de fraude ont été enregistrés ce dimanche lors des concours d’accès aux différents cycles de la police, indique en effet la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), dans un communiqué parvenu à Le360.
Et la DGSN ne compte pas s’arrêter à ce stade. Ceci, car il ne s’agit pas ici de mesures circonstancielles destinées à resserrer la surveillance lors des concours d’accès aux différents cycles de la police. Ces mesures participent plutôt d’une vision inscrite dans la durée destinée à moraliser et à professionnaliser l’accès au corps de la police, secteur névralgique pour la sécurité de l’Etat et des citoyens.
A toutes fins utiles, il faut préciser que tout cas de corruption détecté sera désormais sévèrement puni. Et la punition sera simplement et purement l’élimination de facto de tout fonctionnaire, quel que soit son grade, du corps de la police. Il n’y a pas meilleur moyen pour assainir un corps aussi sensible que la police de ce fléau métastasique qu’est la corruption. L’assainissement de ce corps passe en effet par l’élimination des mauvaises herbes.
Autre message à retenir, la détermination de la Direction générale de la sûreté nationale à réhabiliter la compétence et la méritocratie comme seule et unique base pour accéder à ce corps de métier. Et là encore, il faut préciser que toutes les mesures ont été prises pour faire toute la place aux compétences et aux méritants.
Le troisième message à retenir découle des premier et deuxième sus-indiqués: mettre en œuvre un principe hautement constitutionnel, en l’occurrence l’égalité des chances pour tous les citoyens.
La DGSN passe à l’acteL’ensemble des cas de personnes confondues de fraude ce dimanche a été automatiquement éliminé des concours. Et ce n’est pas tout! La DGSN a donné une suite judiciaire aux cas de triche et de favoritisme. On en veut pour exemple et preuve l’ouverture d’une enquête judiciaire à Béni Mellal concernant un officier de police relevant de la DGSN, suite à une dénonciation à son encontre de la part de candidates l’accusant d’avoir fourni des réponses à l’une des participantes au concours.
De même, un policier à Tanger a été placé en garde à vue après s’être présenté au centre d’examen en état d’ivresse avancée, précise la DGSN, ajoutant que les personnes arrêtées ont fait l’objet d’une enquête judiciaire sous la supervision des parquets compétents.
L’ensemble des candidats ayant été confondus de fraude font l’objet d’une enquête judiciaire sous la supervision des parquets généraux compétents et 70 d’entre eux ont été placés en garde à vue, alors que le reste a été auditionné dans l’attente d’être présenté devant la justice.
Des mesures somme toute dissuasives et cruciales à la professionnalisation d'un corps de métier qui constitue l'épine dorsale du fonctionnement de l'Etat.