Quelques jours seulement après avoir tiré la sonnette d’alarme et alerté les élus des dysfonctionnements dans la gestion de l’argent public, le ministère de l’Intérieur a présenté au conseil de gouvernement trois projets de décrets relatifs à l'instauration d'un système de comptabilité publique pour les régions, les préfectures, les provinces, ainsi que les communes.
Le journal Al Akhbar précise, dans son édition du vendredi 25 août, que les bureaux de comptabilité sont chargés de contrôler les budgets des collectivités territoriales. Les textes en question définiront les conditions et les critères nécessaires à la réalisation d’une telle mission, lesquelles conditions barreront la route aux épouses, aux enfants, aux frères et à toute personne appartenant à la famille des présidents des conseils des régions, des communes, provinces et préfectures.
En effet, des sources citées par Al Akhbar rapportent que ces décrets instaureront la transparence et mettront fin aux situations de conflits d’intérêts dans lesquelles s’empêtraient plusieurs élus qui confiaient aux membres de leurs familles des missions destinées à camoufler les déséquilibres qui touchent les budgets des collectivités sous leur responsabilité.
L’examen et l’adoption de ces décrets font partie du plan de travail de Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, pour encadrer la gestion des mannes financières par les élus. Si Laftit a fait de ce point une priorité, c’est que les rapports de la Cour des comptes font toujours référence aux dysfonctionnements dans la gestion des ressources financières au niveau des collectivités territoriales.
Le journal rappelle que les trois décrets cités ci-haut font suite à d’autres décrets déjà adoptés pour, de même, définir les modalités de transfert des crédits de l’État au bénéfice des régions. À en croire le journal, le ministre de l’Intérieur a resserré l’étau autour des élus en ce qui concerne le suivi des financements qui leur sont accordés par le Fonds de l’Équipement communal (FEC), ce qui a perturbé plusieurs présidents de communes au regard des dettes colossales qu’ils ont cumulées.