Premières révélations sur la disparition de Bachir Mustapha Sayed, «ministre conseilleur auprès de la présidence de la RASD» et néanmoins «bête noire» des services algériens qui ont assassiné son frère El Ouali Mustapha Sayed, père fondateur du Polisario, le 9 juin 1976 sur le sol mauritanien. Et c’est auprès de la famille de Bachir Mustapha Sayed, disparu non en Mauritanie, comme cela a été annoncé par la machine de propagande séparatiste, mais bel et bien dans la localité de Bir Lahlou déclarée «zone libérée» par le Polisario, que ces révélations ont été recueillies.
Alors, que s’est-il passé pour que Bachir Mustapha Sayed qui occupait le poste de «diplomate en chef» au sein de la "RASD" avant de tomber en disgrâce, disparaisse mystérieusement dans la localité de Bir Lahlou, située dans la zone démilitarisée évacuée par les Forces armées royales en vertu de l’accord de cessez-le-feu signé le 15 octobre 1991 ?
Tout commence un certain samedi 16 juillet quand en compagnie de son fils, éleveur de dromadaires, s’offre une randonnée en conduisant le troupeau au pâturage dans une aire située dans le nord de la Mauritanie. Il s’agit d’une localité mauritanienne propice au pâturage des animaux ruminants connue sous le nom de «Bir Mennou» encastrée dans les monts dits «Ammourn».
Bachir Mustapha Sayed, toujours selon les révélations de sa famille, devait retourner à Tindouf deux jours après sa randonnée en compagnie de son fils dans cette région appelée «Takasmam» par les éleveurs de dromadaires. C’est chose faite. Le père et le fils conviennent de se rappeler au téléphone deux jours après leur séparation. Lundi 18 juillet, alors qu’il était sur le chemin du retour vers Tindouf, Bachir Mustapha Sayed fait un «break» dans la localité natale de Bir Lahlou où il est né avec son frère El Ouali Mustapha Sayed, histoire de se ressourcer mais aussi réparer les pneus de son véhicule de type 4X4. Cette pause aura duré toute la journée du lundi 18 juillet. Le jour suivant, mardi 19 juillet, il se serait rendu à «Bir Diab» (le puits des loups!) pour abreuver le troupeau de sa famille !
«Bir Diab», voilà où, -ironie des noms ou du sort!-, commencent les vrais ennuis de Bachir Mustapha Sayed. C’est là justement que cette figure marquante du Polisario disparaîtra mystérieusement. A ce stade, et deux jours après la séparation de son fils, ce dernier l’appelle comme convenu au départ. Seulement voilà, le téléphone du père ne répond pas. Panique, le fils craint que malheur ne soit arrivé à celui qui lui a donné naissance. Puis, voilà qu’il prend son courage à deux mains et se lance sur les traces de son père. Sauf qu’il s’aventure sur une fausse piste. Il emprunte une voie ferrée dite «Manjourat frança» construite par le colon français tout au long de la frontière mauritano-malienne. Mal lui en prend quand, hasardé sur cette voie, la voiture du fils tombe en panne.
Selon des informations rapportées par un site séparatiste, une opération de ratissage a cours en ce moment même avec l’aide de l’armée mauritanienne. Sauf que, d’après les révélations de la famille de Bachir Mustapha Sayed, la disparition n’a pas eu lieu là où les recherches sont effectuées. Ce dernier aurait disparu à Bir Lahlou et non pas à la frontière nord de la Mauritanie où Bachir Mustapha Sayed, -écarté récemment de la présidence de la «RASD» au profit de Brahim Ghali-, a quitté son fils au moins deux jours auparavant.
Maintenant, la crainte est de mise que Bachir n’ait connu le même sort que celui de son frère, mort assassiné dans un raid savamment orchestré par les services algériens le 9 juin 1976 en Mauritanie.
La décision de liquider El Ouali Mustapha Sayed aurait été prise en présence d’Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères. Les déplacements du père fondateur du Polisario entre Marrakech, Taroudant et Rabat, où il recherchait une solution au conflit saharien, n’étaient pas pour plaire à Alger, qui n’a pas hésité à le liquider. Une malédiction qui, qu’à Dieu ne plaise, semble poursuivre le frère Bachir Mustapha Sayed.