La décision du Maroc de réintégrer l’Union africaine revient au devant de l’actualité. Un communiqué vient d’être diffusé au nom de l’UA, à l’issue d’une réunion vendredi dernier du Conseil de sécurité et de paix (CSP), soulignant «la nécessité pour tout pays désireux d’adhérer à l’UA de respecter les conditions fixées par l’acte constitutif de l’organisation panafricaine, notamment les articles 27 et 29».
Ce communiqué, diffusé au nom de l’UA, vise, sans le nommer, le Maroc qui a officialisé sa décision de réintégrer l’Union africaine, le 17 juillet dernier, lors du 27ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains qui s’est tenu à Kigali, la capitale rwandaise.
Décryptons! Ce communiqué, bidouillé par Alger-Pretoria-Abuja, résolument hostiles à l’intégrité territoriale du royaume, se veut une riposte à la décision du retour du Maroc à l’UA, conditionné à l’expulsion de la «RASD». Autrement dit, le retour du Maroc au sein de l’UA ne saurait se faire au détriment de l’entité séparatiste.
Cette position, venant d’Alger, Pretoria, ou plus encore Abuja (Nigeria), ne serait pas étonnante. Mais ce qui l'est à coup sûr, c’est l’unilatéralisme de cet axe qui se comporte comme si l’Union africaine était sa «chasse gardée» !
Où sont donc passées les voix des 51 autres pays membres de l’UA, dont les deux tiers sont acquis ouvertement au retour du Maroc au sein de l’Organisation panafricaine, dont le royaume est membre fondateur?
A toutes fins utiles, il faut noter que 28 Etats africains (bien vingt-huit) ont adressé, à la mi-juillet, une motion au président tchadien Driss Déby Itno, président en exercice de l’UA, dans laquelle ils ont appelé à l’expulsion de la «RASD».
Et ce n’est pas tout ! Bien d’autres pays africains soutiennent le retour du Maroc au sein de l’UA, ce qui revient à dire que les deux tiers de cette structure panafricaine, et donc la majorité, veulent le départ définitif de la « RASD » dont l’admission en 1984 a été la plus grosse aberration qui ait jamais été commise par aucun groupement régional, ou continental !
Mais ce n’est pas de cet œil que le voit l’axe Alger-Pretoria-Abuja qui, en tant que principal contributeur de l’UA, croit pouvoir "acheter" le silence des autres pays membres.