Combats de coqs pour prendre la tête du PJD

Abdelilah Benkirane.. Brahim Taougar/360

Revue de presseLe Parti de la justice et du développement (PJD) se prépare à son neuvième congrès ordinaire, les 26 et 27 avril. Abdelilah Benkirane devrait briguer un nouveau mandat à la tête du parti islamiste, tandis que trois figures importantes tenteront de lui succéder au poste de secrétaire général. Signe de leur désaccord avec Benkirane, les ministres du gouvernement El Othmani boycotteront cet événement. Plus de détails dans cette revue de presse du quotidien Assabah.

Le 10/04/2025 à 21h47

Le neuvième congrès ordinaire du PJD se tiendra à Bouznika durant le dernier week-end d’avril. Selon le quotidien arabophone Assabah, les membres du parti devront choisir entre renouveler leur confiance à Abdelilah Benkirane ou élire l’un des trois autres candidats en lice pour la présidence: Driss El Azami El Idrissi, ancien ministre du Budget et ancien maire de Fès, Mustapha El Khalfi, ancien porte-parole du gouvernement, et Abdallah Bouanou, député de Meknès et actuel chef du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants.

Selon Assabah, les noms de Benkirane, El Azami, El Khalfi et Bouanou sont largement évoqués en interne comme candidats au poste de secrétaire général du PJD. Ce contexte est marqué par l’annonce du boycott du prochain congrès par tous les anciens ministres du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, qui exigent des excuses formelles de Benkirane pour ses critiques passées comme condition à leur participation. Ces «refuzniks», dont certains furent proches de Benkirane, lui reprochent également son obsession politique et sa volonté de rester à la tête du PJD indéfiniment, après qu’il les eut qualifiés de novices devant se soumettre à son autorité.

Assabah rappelle que Benkirane a jusqu’ici refusé de présenter des excuses, synonymes de réconciliation avec ses anciens compagnons «frères» et de resserrement des rangs des islamistes. Cependant, estiment certains observateurs cités par Assabah, il est fort probable que Benkirane manœuvre de la sorte pour céder son fauteuil à l’un de ses fidèles, en l’occurrence Azami El Idrissi qu’il considère comme son dauphin légitime.

L’ancien maire de Fès peut faire l’unanimité grâce à ses capacités de fin négociateur politique et de ses bonnes relations au sein des hautes sphères de l’Etat et du microcosme partisan. Mustapha Khalfi et Abdallah Bouanou, eux, chercheraient surtout à se positionner pour la course suivante, c’est-à-dire lors du dixième congrès du PJD, conclut Assabah.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 10/04/2025 à 21h47