Le Tribunal administratif d’Oujda a tranché, mercredi 20 novembre. Le maire du PAM (Parti authenticité et modernité) de Nador, Soulimane Houliche, a perdu son poste. Ainsi en est également allé de deux de ses «collaborateurs»: son troisième vice-président, Allal Farès, membre, lui, du Parti justice et développement et son quatrième vice-président (PAM), El Houcine Ouhli.
Cette décision, informe le quotidien Al Akhbar dans son édition de vendredi 22 novembre, a été prise suite à une plainte déposée contre les concernés par le gouverneur de la province de Nador et ce, sur la base d’un rapport accablant établi par l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur et dont le quotidien affirme détenir une copie. Un rapport qui dénonce de graves manquements et le haut niveau de prévarication de l’alliance PAM-PJD dans cette ville.
Il s’agit dans les faits de licences modifiant des permis de construire, sans autorisations aucunes, ainsi que l’octroi de permis de construire sans l’aval de l’Agence urbaine de la ville, en plus de licences d’édification de bâtiments sur des lotissements n’ayant aucune base légale.
Le désormais ancien maire est également accusé d’avoir fermé l’œil sur les agissements de ses vice-présidents incriminés, qui ont accordé illégalement des permis d’habiter et des attestations devant permettre d’enregistrer des habitations auprès de la Conservation foncière.
Le rapport précité parle également de mauvaise gestion de contrats et d'appels d’offres publics et de non respect des lois régissant ce domaine, notamment en matière de libre concurrence et d’ouverture des plis.
Les personnes démises de leurs fonctions sont également épinglées pour ne pas avoir recouvert certaines taxes, notamment sur le transport des voyageurs. Il s’est ainsi avéré que 386 opérateurs redevables sur 961 n’ont pas honoré les taxes qu’ils doivent à la ville. La somme concernée est de l’ordre de 126 millions de dirhams et ce, à fin 2017. Sans parler, précise Al Akhbar, des pénalités afférentes à ces retards qui sont estimées à 40 millions de dirhams.
La liste des présumés coupables risque de s’allonger, informe le quotidien, des présidents de commune étant actuellement devant le Tribunal administratif après avoir été cités dans le rapport de l’Inspection générale de l’Intérieur.