De nos jours, il est inconcevable que les militaires et l’ensemble des sécuritaires n’aient pas le droit de voter lors des élections. C’est en tout cas la position qu’a défendue Mohamed Sebbar, Secrétaire général du Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
Dans son édition du week-end des 8 et 9 avril, Assabah souligne en effet que Sebbar, lors d’une récente sortie en marge d’une conférence-débat, a proposé d’autoriser ces catégories de personnes à voter, alors que la plupart des leaders politiques s’y opposent.
Pour rappel, les militaires sont interdits de vote pour la simple raison qu’ils sont porteurs d’armes et que cela permet d’éviter les risques de politisation de l’armée.
Pour Sebbar, les sécuritaires d’aujourd’hui lisent les journaux et ont accès à une information suffisante pour leur permettre de faire des choix démocratiques. De plus, «l’électrification, les routes, la propreté… sont aussi des préoccupations que partagent ces personnes», souligne Sebbar. Il souligne que les militaires sont aussi des citoyens qui vivent les mêmes problèmes que le reste de la population et que la gestion des collectivités et des provinces est un sujet qui touche tous les Marocains, civils ou pas.
Assabah rapporte que le SG du CNDH a argumenté ses propositions par le fait que le monde connaît aujourd’hui des mutations profondes qui nous poussent à lancer le débat sur plusieurs questions, dont celles liées à l’équité en matière d’héritage.Il a en effet rappelé la recommandation du Conseil pour que les femmes et les hommes soient traités de manière égale dans l’héritage et la succession. Il a dans ce sens fait valoir que dans les milieux fragilisés, les filles subissent des injustices de la part de leurs proches lors de la répartition de l’héritage après le décès du chef de famille. Une situation d’autant plus ubuesque qu’elles contribuent financièrement aux dépenses de la famille la plupart du temps.
Sebbar a fait valoir, selon Assabah, qu’il existe au Maroc un million de femmes chefs de famille qui se retrouvent lésées dans leurs droits dès qu’il s’agit d’héritage. D’où la recommandation du CNDH.