La campagne électorale pour l’élection des membres de la deuxième Chambre a démarré le jour même de l’Aïd. Mais peu y ont fait attention: en plus d’être occupés par les histoires du Sacrifice et des festins qui vont avec, c’est un scrutin qui n’intéresse pas beaucoup le commun des Marocains. Mais plutôt ceux et celles qui cherchent à arracher l'un des 120 sièges de cette Chambre (au lieu de 270 dans l’ancienne configuration) et, évidemment, les multiples Collèges électoraux qui se rendront aux urnes le 2 octobre prochain.
Car, contrairement aux autres élections, les membres de la Chambre des conseillers sont désignés par ceux que l'on appelle les Grands électeurs, à savoir les membres des Collectivités locales (72 sièges), des Chambres professionnelles (20), des représentants des salariés (20) et, grande nouveauté, les patrons (8 sièges pour la CGEM).
Le scrutin se déroulera, pour tous les Collèges, au niveau des régions à l’exception du Collège des représentants des salariés (délégués du personnel pour les Syndicats et membres des Commissions paritaires pour le public) qui tranchera au niveau national.
La parité attendra!
Mais ce scrutin pose encore le problème de la parité hommes-femmes. Le360 a appris de sources partisanes que le principe des listes mixtes, consacré par la loi, n’a pas été respecté dans la majorité des candidatures. Cela est surtout valable dans le cas des listes des Chambres d’agriculture et des pêches maritimes où les femmes sont quasiment inexistantes. Et des listes partisanes n’échappent pas à cette règle. «Il faudra attendre par la suite la décision du Conseil constitutionnel qui doit se pencher sur cet aspect», explique un parlementaire de la majorité.
Une fin de mandat paisible pour Benkirane?
Mais c’est le Chef de gouvernement qui devra croiser les doigts en attendant le 2 octobre. Abdelilah Benkirane ne disposait pas, en effet, d’une majorité dans cette Chambre et l’opposition (RNI-UC-USFP-PAM, puis PI-UC-USFP-PAM en plus des syndicalistes) lui en a fait voir de toutes les couleurs, surtout lors des fameuses séances mensuelles des questions orales relatives aux politiques publiques.Cette fois, pourra-t-il se débarrasser de cette pesante opposition et «couler» une dernière année de son mandat avec plus de sérénité? Peu sûr! A moins que son parti ne réussisse à s’y imposer (zéro conseiller dans la Chambre sortante) et que l’aile syndicale de sa formation, l’UNTM de Mohamed Yatim, ne puisse y être plus représentée. Et nous ne perdons rien pour attendre le 2 octobre, puis le 9 du même mois, quand nos nouveaux «sénateurs» assisteront à l’inauguration d’une nouvelle année législative par le roi Mohammed VI.