Des parties influentes au sein du parti de l’Istiqlal tentent de faire obstacle à la candidature d’Abdessamad Kayouh à la présidence de la chambre des conseillers. Des manœuvres jugées «ambiguës et défiant tout entendement». Les informations qui circulent dans la sphère istiqlalienne font état d’un parrainage du secrétaire général de l’UMT, Enaam Mayara, à la place de Kayouh. Des sources bien avisées affirment que Khadija Zoumi, patronne de l’organisation de la femme istiglalienne et dirigeante influente au sein de l’UMT, serait la tête pensante de ce «coup d’Etat» contre le fils du ponte Soussi Ali Kayouh.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 13 octobre, que la dirigeante istiqlalienne aurait participé à une réunion dédiée à ce sujet. Ce conclave, qui s’est tenu à huis clos mercredi dernier dans un palace de Rabat, a réuni plusieurs leaders du parti. Contactée par Assabah, Khadija Zoumi a démenti toutes ces informations et nié être contre la candidature de Kayouh: «Je ne suis pas au courant de cette réunion, ni même du nom de l’hôtel où elle aurait eu lieu. J’ai appris cette nouvelle comme vous mais à ma connaissance, seul le comité exécutif du parti est habilité à trancher sur la candidature du frère Kayouh. D’ailleurs, ce même comité avait, lors de la première mandature, discuté et parrainé la candidature de Kayouh. Quant à Enaam Mayara, il est actuellement en mission à l’ONU où il défend notre cause nationale».
Un démenti corroboré par une source interne au sein du cabinet du secrétaire général de l’Istiqlal, qui parle de rumeurs infondées car, ajoute-il, Nizar Baraka n’a jusqu’ici parrainé que Abdessamad Kayouh. Mais les proches de ce dernier redoutent une «trahison» de ses pairs istiqlaliens. En effet, lors des élections de la première mandature, Kayouh a été battu à une seule voix par son concurrent Hakim Benchemmass (PAM). Deux conseillers istiqlaliens auraient, à la dernière minute, voté pour le camp adverse qui a fini par gagner la bataille. C’est ce qui préoccupe, aujourd’hui, les partisans de Kayouh qui ne cessent d’évoquer les noms des deux «traitres».
En plus de cette guéguerre, la majorité gouvernementale, qui s’est réunie mercredi dernier, a été incapable de présenter un candidat commun. Autant dire que le suspense va durer jusqu’au jour de l’élection. D’autant que le PPS comptait sur le soutien de ses alliés pour annoncer la candidature d’Abdellatif Ouammou au nom de la majorité. Du coup, il est maintenant établi que les voix des groupes parlementaires vont se disperser au détriment de la logique politique. De son coté, Hamid Couscous (MP), membre du bureau de la chambre des conseillers, a déclaré à Assabah qu’il ne soutiendrait aucun candidat tant que son parti n’a pas tranché sur ce sujet.