Hamid Chabat n’est pas près de renoncer à son poste. Il vient ainsi de réfuter toutes les informations faisant état de son éventuelle disposition à se retirer de la course à sa propre succession. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 27 février, Chabat considèrerait même son retrait de la course au poste de secrétaire général comme une «grave erreur», voire une «trahison». Il a affirmé qu’aucune force ne pourrait le dissuader de se présenter à sa propre succession. Le patron du PI qui, samedi, présidait une réunion interne de son parti, à El Jadida, a insisté par la même occasion sur son alliance avec le PJD et le PPS.
Hamid Chabat, qui fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire pour un article paru sur le site internet d’Al Alam, n’a pas manqué l’occasion de s’en prendre à ses adversaires politiques. Ainsi, le prochain Congrès, qui se tiendra fin mars, sera une opportunité pour le parti de se défaire des «intrus, des infiltrés et de ceux qui agissent pour le compte de parties étrangères», a-t-il affirmé. «Ce sera l'occasion de vider le parti de tous ces intrus qui agissent pour le compte de la partie que tout le monde connait», a-t-il aussi ajouté, faisant sans doute allusion au PAM, dans une déclaration reprise par le journal Akhbar Al Yaoum qui s’intéresse au même sujet dans son édition du lundi 27 février. Et le journal de mettre en avant l’intention de Hamid Chabat de défier tous ses adversaires en se présentant à nouveau au poste de secrétaire général, au moment où la course à la direction du parti est des plus rudes. Et c’est la sous-Commission des statuts et des règlements, présidée par un proche de Hamid Chabat, Abdelkader El Kihel en l’occurrence, qui attire le plus l’attention des Istiqlaliens. Sa dernière réunion du vendredi a ainsi connu la participation de quelque trois cents militants.
«Nous avons participé en masse à cette réunion pour confirmer notre intention de changer les statuts», a affirmé l’un des participants, cité par le journal. L'objectif est d’ouvrir ainsi la candidature au poste à tout militant ayant fait partie, au moins une fois, du Comité exécutif lorsqu'il y avait obligation, jusqu'ici, d’avoir été membre de cette instance durant le dernier mandat. Cette obligation, rappelle le journal, a été insérée dans les statuts en 2012, à l’initiative de Abbas El Fassi qui voulait barrer le route à Mohammed El Ouafa.
Si cet obstacle vient à être levé, la voie s'ouvrira à Nizar Baraka, Abdelouahed El Fassi et M’hammed El Khalifa, entre autres ténors du parti, pour participer à la course au poste de secrétaire général. Cependant, affirme le journal, ce point n’a pas été abordé par la sous-Commission lors de sa réunion du vendredi. La question sera certainement proposée au débat lors d’une prochaine réunion, dans quelques jours. En attendant, les partisans d’un amendement des statuts se mobilisent déjà. Ainsi, des parlementaires, dont M’hammed El Ansari, Abdessalam Lebbar et Abdessamad Keyouh, entre autres, mènent déjà campagne en faveur du changement des statuts. Pendant ce temps, Hamid Chabat compte sur le vote de la majorité des neuf cents futurs membres du Conseil national pour le reconduire au poste.