Alors que le chef de gouvernement désigné recevait les deux conseillers du roi au siège de la présidence du gouvernement, son allié de dernière minute, Hamid Chabat, se penchait, du haut de sa tribune, sur les causes du blocage des négociations pour la formation de la majorité. Le patron de l’Istiqlal qui intervenait, samedi, lors d’une réunion du conseil national de l’UGTM, le bras syndical de l’Istiqlal, a affirmé que le futur gouvernement sera conduit par Benkirane. A défaut, il faudra aller vers de nouvelles élections, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 26 décembre.
Hamid Chabat a tenu à répondre, ainsi, à certains analystes de la scène politique qui estiment qu’il sera plus facile de former un gouvernement sans l’Istiqlal si Benkirane n’en est pas le dirigeant. Chabat n’a pas manqué, non plus, de s’en prendre, à nouveau et indirectement, au RNI, sans le citer. Les Marocains, a-t-il assené, «connaissent très bien ceux qui mettent les bâtons dans les roues des négociations». Il a d'ailleurs invité ces derniers à «assumer la responsabilité des torts qu’ils causent au pays, aussi bien sur le plan politique qu’économique et démocratique». Chabat a rappelé, par la même occasion, que c’est le conseil national du parti qui a décidé de participer au gouvernement et que ce même organe décisionnel avait pris la décision de le quitter en 2013.Tout en accusant ses adversaires politiques de courir derrière les postes, le chef de file de l'Istiqlal affirme que les sièges n’intéressent pas son parti, précisant que, si c’était le cas, le parti n’aurait pas quitté le premier gouvernement Benkirane.
Jouant sur un autre registre, Chabat, tout en rappelant l’attachement de l’Istiqlal aux constantes de la Nation, s’en est également pris aux défenseurs des libertés individuelles. Il affirme que certaines parties, profitant des libertés offertes dans notre pays, s’évertuent à semer la «fitna» (l’anarchie et la discorde). Ce qui intéresse les Marocains, dit-il, ce n’est pas la liberté de manger pendant le Ramadan ni les droits des homosexuels, mais l’enseignement, la santé, le logement, la dignité et l’intégrité territoriale de leur pays.