Beaucoup qualifiaient ce fonds de «caisse noire» mise entre les mains de la Lydec qui en assurait la gestion. Ce ne sera plus le cas. Les autorités de Casablanca ont décidé de retirer au délégataire de la distribution d’eau et d’électricité la gestion du Fonds des travaux. Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 15 mai, souligne que ce fonds est utilisé pour le financement des projets d’infrastructures en lien avec les secteurs de l’eau et de l’électricité. Selon des sources communales, la Lydec assurait la gestion d’un budget annuel d’environ 1,5 milliard de dirhams, qui avait été créé avant la signature du contrat de gestion déléguée en 1997, avec l’objectif de dynamiser l’investissement dans les infrastructures de la ville.
Rappelant que le contrat de la gestion déléguée liant la ville à la Lydec arrive à terme en 2027, Al Ahdath Al Maghribia explique que la décision de retirer à cette dernière la gestion de ce fonds fait suite à une correspondance du wali de la région à la présidente du Conseil de la ville, datée du 26 avril dernier.
Par ailleurs, la maire de la ville a décidé d’ajouter un point consacré au vote d’un pacte d’actionnaires et autres éléments relatifs à la création d’une nouvelle société de développement local (SDL) qui assurera la gestion du Fonds des travaux en remplacement de la Lydec. Comme le souligne la publication, cette décision intervient dans un contexte où plusieurs élus de la métropole se montrent très virulents vis-à-vis du délégataire, qu’ils accusent de réduire considérablement ses investissements.
Pour eux, la Lydec prépare ainsi son départ, et les rumeurs au sujet de son prochain retrait de la Bourse de Casablanca, où elle est inscrite depuis 2005, pourraient le confirmer. En attendant d’y voir plus clair, Al Ahdath Al Maghribia fait remarquer que la création de la nouvelle SDL était dans le pipe depuis quelque temps, d’autant que l’Établissement de coopération intercommunale avait déjà adopté cette création, et que les autorités de la ville avaient organisé une journée d’étude consacrée justement à ce sujet.
Notons, par ailleurs, que des informations font état de la volonté du ministère de l’Intérieur de ne pas renouveler les contrats de gestion déléguée dans les secteurs de l’eau, l’électricité et l’assainissement, et ce dans plusieurs villes. D’après Al Ahdath Al Maghribia, la volonté est aujourd’hui de confier la gestion de ces domaines à des sociétés multidisciplinaires régionales. Un projet de loi est soumis, à ce sujet, à la Chambre des Représentants, après avoir été voté par les conseillers de la deuxième Chambre.