La quasi-totalité des partis politiques ont hautement salué la décision du Roi Mohammed VI d’accorder sa grâce à 4.800 personnes impliquées dans des affaires liées à la culture du cannabis, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 23 août. Le PJD a, à son tour, annoncé dans un communiqué avoir «reçu avec une grande satisfaction et une grande joie la succession des initiatives royales magnanimes en accordant sa grâce aux cultivateurs de cannabis». Cet hommage a suscité l’étonnement dans la mesure où la direction du PJD avait fait de la rationalisation de la culture du cannabis une question de vie ou de mort «politique».
Tout le monde se rappelle en effet la façon dont le parti s’était divisé à la veille de l’adoption de la loi légalisant la culture du cannabis à vocation médicale et industrielle. L’actuel secrétaire général du parti, Abdellilah Benkirane, avait rompu ses relations avec le chef du gouvernement de l’époque, Saâd-Eddine El Othmani. Quand, en 2014, l’Istiqlal et le PAM menaient une campagne au sein du Parlement pour demander la grâce des cultivateurs, les dirigeants du PJD avaient considéré ces demandes comme des surenchères politiciennes en vue des échéances électorales.
Le parti islamiste, qui dirigeait le gouvernement pendant l’adoption de ce projet, était l’un des plus fervents opposants à la grâce royale des cultivateurs du cannabis durant le débat sur le sujet, rappelle Al Ahdath Al Maghribia. Durant la même période, les groupes parlementaires de l’opposition considéraient l’octroi de la grâce à près de 40.000 cultivateurs comme une condition essentielle pour une «entrée propice» à la légalisation de la culture du cannabis à vocation médicale et industrielle.
Un projet qui vise à renforcer l’économie du pays et à decouvrir de nouveaux créneaux pour le développement des régions concernées par la culture du cannabis, concentrées dans les provinces du nord du royaume.