Cette réunion, qui représente le plus important rassemblement de ministres de la Défense axé sur les missions de maintien de la paix et les opérations de soutien de la paix, a connu la participation de plus de 500 délégués issus de plus de 80 pays et des représentants de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, l’OTAN et l’Organisation internationale de la Francophonie.
Durant cette réunion, les participants ont dressé le bilan des efforts réalisés depuis la dernière Réunion des ministres de la Défense sur le maintien de la paix des Nations unies, tenue à Londres, au Royaume-Uni, en 2016.
Par ailleurs, dans le cadre du système de génération de forces mis en place par l’ONU (PCRS), de nombreux États ont fait l’annonce de leurs contributions pour combler le déficit en capacités essentielles accusé par les opérations onusiennes de maintien de la paix (OMP). Ces contributions feront avancer la réforme du maintien de la paix pour améliorer la capacité de l’ONU à mieux planifier et exécuter les opérations.
Cette réunion a également permis d’envisager le maintien de la paix sous de nouveaux auspices, en appelant à favoriser des solutions pragmatiques et novatrices, afin d’accroître l’efficacité de ces opérations en misant notamment sur les partenariats au titre des engagements conjoints, l’innovation en matière de formation et de soutien.
Tout au long des actes de cette conférence, l’accent a été mis sur l’importance de l’intégration de la perspective de genre dans les OMP. Il a, à ce titre, été souligné qu’une plus forte contribution féminine permettrait d’améliorer significativement l’efficacité des missions de maintien de la paix et apporterait une plus-value certaine à la durabilité de la paix.
D’autres thématiques importantes ont également été discutées tout au long de la conférence, notamment la protection des personnes à risques, la lutte contre le recrutement des enfants soldats et l’appel à l’augmentation des contingents des pays francophones dans les opérations en milieux francophones.
Dans une allocution prononcée à l’occasion de cette réunion, le ministre Loudiyi a souligné que le Maroc est un acteur engagé en faveur de la paix et la stabilité dans le monde et particulièrement en Afrique, mettant l’accent sur le rôle actif du royaume dans le domaine du maintien de la paix en tant que contributeur historique aux opérations de l’ONU depuis près de 60 ans.
Depuis sa toute première OMP en République Démocratique du Congo, en 1960, le Maroc a en effet contribué avec près de 70.000 soldats de la paix sur différents théâtres et déployé de nombreux hôpitaux militaires de campagne.
Et le ministre d’ajouter que deux contingents des FAR sont actuellement déployés dans deux opérations critiques en République centrafricaine et en République démocratique du Congo, ce qui témoigne du ferme engagement du Maroc en faveur de la paix et la sécurité internationales, notamment en Afrique.
Le ministre a précisé, par ailleurs, que le Maroc demeure convaincu du lien étroit entre le développement socio-économique et la sécurité. C’est à ce titre que le royaume œuvre, sous l’impulsion de Sa Majesté le roi, à promouvoir le développement socio-économique et la création de richesse et d’emplois pour les jeunes dans de nombreux pays africains afin de contribuer, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud solidaire, à la consolidation de la paix et de la sécurité dans ces pays.
D’autres efforts inscrits dans la durée sont par ailleurs déployés pour le renforcement des appareils nationaux de défense, gage de la consolidation de la sécurité et de la stabilité.
Le Maroc contribue ainsi, précise le ministre, de manière significative au renforcement de la formation des cadres militaires de plusieurs pays africains dans les écoles et centres marocains de formation. 17.000 cadres militaires issus d’une trentaine de pays africains ont été, à ce jour, formés au Maroc, a ajouté le ministre.
Le ministre Loudiyi a particulièrement mis l’accent sur le lourd tribut payé par les militaires marocains en faveur de la paix et la sécurité. Sept Casques bleus marocains sont, en effet, tombés en Centrafrique dans l’exercice de leur mission de protection des populations vulnérables au cours de cette année 2017.
C’est dans ce cadre qu'Abdellatif Loudiyi a souligné la nécessité de mettre en place d’urgence des moyens et des mesures adaptés pour renforcer la sécurité du personnel onusien en uniforme, tout en appelant, par ailleurs, à garantir aux soldats de la paix de meilleures conditions de travail, notamment en adoptant des plans de rotation adaptés pour augmenter la fréquence des relèves.
Enfin, le ministre a salué la mise en place du nouveau système de génération de forces et de capacités de l’ONU. Il a annoncé, à cet égard, que le royaume s’engage à inscrire des contributions nouvelles dans le réservoir de forces onusien, notamment 35 officiers militaires et observateurs (incluant des femmes) et des capacités d’évacuation sanitaire mobiles et de soins dans les hôpitaux militaires d’infrastructures.
La délégation marocaine conduite par le ministre Loudiyi à cette conférence était composée du Colonel-Major O. El Khadir, de l’Inspection générale des FAR, de Redouane Houssaini, directeur des Nations unies et des Organisations internationales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, du Colonel A. El Ommal, de l’Administration de la Défense nationale et d'Abdollah Lkahya, chargé d’affaires de l’ambassade du royaume du Maroc au Canada.