«La responsabilité des services algériens et de leurs milices terroristes installées à Tindouf est avérée. N’ayant pas pu faire grand-chose au niveau des frontières et de notre mur de défense, ils se sont alors tournés vers les civils en Afrique, notamment dans la région du Sahel», indique un message posté par le très informé forum FAR-Maroc sur son compte Facebook.
Ce message intervient dans le contexte de réactions d’indignation qui se multiplient depuis la mort, le samedi 11 décembre dernier, de deux camionneurs marocains dans une embuscade qui leur a été tendue par des hommes armés et cagoulés, à 300 kilomètres de Bamako. Un troisième chauffeur routier, blessé dans cette attaque, a ensuite été transporté en ambulance à Bamako.
Les faits ont eu lieu près de la commune de Didié, alors que les chauffeurs routiers marocains se dirigeaient vers la capitale malienne à bord de leur camion de marchandises. Ceux-ci ont été pris par des tirs d'un groupe d'hommes armés, qui se dissimulaient derrière des arbres au bord de la route.
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Les assaillants, qui ont quitté les lieux du crime sans voler le moindre objet aux victimes, "parlaient arabe avec un accent sahraoui francisé". Ils étaient équipés d'"appareils militaires sophistiqués", explique encore le forum FAR-Maroc, qui cite le témoignage de témoins oculaires.
Le témoignage d'un des quatre chauffeurs routiers marocains, rescapé de cette attaque, sera d'ailleurs déterminant pour élucider les circonstances de cet attentat. Blessé de trois balles, il a été pris en charge par l’ambassade du Maroc au Mali, ce qui a permis de le soigner dans de bonnes conditions.
«J’accuse l’Algérie et sa marionnette le Polisario d’être responsables de cette attaque terroriste lâche et abominable visant les conducteurs de camions marocains», avait déjà dénoncé, dimanche dernier, le président de la Fédération nationale du transport (FNT), Abdelilah Hifdi, dans une déclaration pour Le360.
Les commanditaires de cette attaque au Mali tentent d’intimider les transporteurs marocains pour les pousser à renoncer à desservir l’Afrique subsaharienne, dans le contexte de l'instauration de la Zone de libre-échange continentale africaine, a estimé le président de la Fédération nationale du transport.
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Selon le président de la Fédération nationale du transport, organe affilié à la confédération patronale marocaine, ces commanditaires entendent «briser l’élan du commerce intra-africain, traduit dans la réalité quotidienne par une forte présence de transporteurs marocains», dont plusieurs ont délaissé le marché européen [du fait de la crise sanitaire, Ndlr] pour s’orienter davantage vers les marchés du continent.
Le président de la FNT a d'ailleurs précisé, à juste titre, qu' «aucun camion TIR algérien ne circule sur les routes en Afrique subsaharienne».
La flotte marocaine de camions TIR (Transport international routier) a d'ores et déjà prouvé sa vigueur et son dynamisme. Chaque jour, en effet, pas moins de 350 poids lourds immatriculés au Maroc, transportant des marchandises sous température dirigée (des fruits, des légumes, du poisson, du sucre, du thé, des conserves, etc.), transitent par le passage d’El Guerguerat à destination des pays de l’Afrique de l’ouest (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, etc.).
Les routiers marocains ont manifestement été ciblés par une attaque qui avait été préalablement planifiée. D’autres camions, issus d’autres pays, qui circulaient sur cette même route, ont d'ailleurs été épargnés.