Officiellement, Brahim Ghali, ancien «ambassadeur» de la «RASD» à Alger, devient chef du Polisario et «président de la RASD», à l’issue du congrès extraordinaire ouvert hier vendredi au camp dit de «Dakhla», à Tindouf.
L'ancien "ministre de la défense" était tout indiqué pour succéder à Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier dans une clinique de Rochester, Minnesota, aux Etats-Unis. A la botte du Département du renseignement et de la sécurité algérien, le DRS, acquis totalement à la fachostère algérienne, il a été plutôt désigné pour cumuler et le secrétariat général du Polisario et la "présidence de la RASD". Il s'agit plutôt d'une nomination que d'une "élection", et l'opération dite de vote lancée hier vendredi dans l'après-midi n'était ni plus ni moins qu'une mascarade.
Brahim Ghali réunit toutes les conditions requises pour être décrété chef du Polisario, notamment cette allégeance complète et totale à Alger qui tire les ficelles du conflit saharien et d'un secrétariat général resté, quarante ans durant, une chambre d'enregistrement des instructions du renseignement militaire algérien et du palais présidentiel El Mouradia.
Peu importe que ce tortionnaire au pedigree garni de crimes de guerre et contre l'humanité soit désavoué par la population de Tindouf, son image étant tellement écornée par son acabit de "serial violeur" des femmes sahraouies et de bourreau des opposants au "Politburo" rappelant cruellement les tristement célèbres pratiques inquisitoriales du défunt KGB et de la non moins défunte URSS!
Brahim Ghali, qu'on dit né à Rhamna plutôt qu'à Smara, est considéré comme l'un des fondateurs du front Polisario et a toujours incarné l'aile radicale de ce mouvement séparatiste. Une radicalité qui lui a valu d'être nommé "ministre de la défense" en 1976 jusqu'à 1985.
En 2007, et alors que Brahim Ghali officiait en tant que représentant du Polisario à Madrid, l'Audience nationale, plus haute juridiction en Espagne, a accepté d'instruire une plainte pour crimes contre l'humanité déposée à son encontre par l'association des disparus victimes du Polisario, présidée par Dahi Aguay. Devant ce développement, il a réussi à échapper à la poursuite grâce à Alger et son "frère d'armes" Mohamed Abdelaziz pour être nommé "ambassaeur" à Alger!
Sa nomination aujourd'hui à la tête du Polisario et de la "RASD" dénote la volonté d'Alger de radicaliser davantage ce mouvement et, du coup, sa ligne politique résolument hostile au Maroc.