Alors que deux enquêtes judiciaire et administrative sont en cours pour déterminer les circonstances et, surtout, les responsabilités dans le drame survenu à Sidi Boulaalam dimanche dernier, les principaux quotidiens de la place s’accordent déjà pour dire que des responsables risquent d'être démis de leurs fonctions. Al Ahdath Al Maghribia titre ainsi, en Une de son édition du mercredi 22 novembre, que l’enquête est élargie aux agents d’autorités et aux représentants des autorités locales dans la province d’Essaouira.
Le journal cite d’ailleurs le cas de ce colonel de la gendarmerie qui était en poste dans la province et s'avère être le premier à faire les frais de cette tragédie. Selon les sources du journal, il aurait été relevé de ses fonctions et appelé à rejoindre la direction centrale à Rabat, en attendant de trancher sur son cas. Le journal précise que ce responsable sécuritaire a été surpris, après avoir assisté aux funérailles des victimes, par la sanction qui lui a été infligée dans la journée du mardi 21 novembre. Al Ahdath Al Maghribia rappelle, en outre, que l’enquête s’intéressera à tous les représentants de l’autorité locale, du gouverneur de la province d’Essaouira aux auxiliaires, en passant par les agents d’autorité.
Pour sa part, Assabah s’est particulièrement intéressé au cas du gouverneur qui, précise le journal, s’est rendu mardi 21 novembre, à Marrakech, où il a été entendu par les enquêteurs. Par ailleurs, souligne Assabah, les responsables de la gendarmerie ont également ouvert une enquête interne pour déterminer les responsabilités de leurs éléments dans ce drame. C’est dans ce cadre que le plus haut responsable de ce corps sécuritaire dans la région a été relevé de ses fonctions. L'enquête compte déterminer la responsabilité d’autres agents.
Par ailleurs, les sources du quotidien rapportent que l’Inspection générale de l’Intérieur a déjà entamé son enquête administrative, plusieurs fonctionnaires ayant déjà été entendus afin de déterminer avec précision les circonstances du drame. Notons que, selon Assabah, des politiciens auraient utilisé cette tragédie pour régler leurs comptes avec certains responsables. Certains députés du PJD, par exemple, se sont attaqués au ministre de l’Intérieur, l’accusant de ne pas respecter l’indépendance du Parquet. Ils lui reprochent, en effet, d’avoir annoncé lui-même l’ouverture d’une enquête judiciaire, alors que cela fait partie des nouvelles prérogatives du Parquet.
De son côté, Al Massae, qui s’est également focalisé, dans son numéro de ce mercredi 22 novembre, sur la sanction contre le responsable de la gendarmerie, rapporte que des familles de victimes s’en sont directement pris aux services de la gendarmerie et des forces auxiliaires, les accusant de ne pas avoir offert l’aide nécessaire aux personnes présentes sur place le jour de la catastrophe. C’est d’ailleurs l’un des volets auxquels devraient particulièrement s’intéresser les enquêtes en cours.
Revenant sur les mêmes événements, le quotidien Al Akhbar s’est également intéressé à la manifestation organisée lundi 20 novembre au soir, dans la ville d’Essaouira, où plusieurs dizaines de fonctionnaires ont dénoncé l'abandon dans lequel sont laissées certaines communes de la région, pointant directement du doigt la responsabilité du conseil provincial.