Le Maroc a beau faire de la sécurité, de la lutte contre toutes les menaces et des droits de l’Homme son cheval de bataille, il ne trouve décidément pas grâce aux yeux du secrétaire d’État belge à l’Asile et à la migration, Theo Francken. Vendredi dernier, et à l’issue du Conseil des ministres de son pays, celui-ci a affirmé, le plus sérieusement du monde, que le royaume du Maroc, ainsi que le Tunisie, ne sont pas des pays sûrs. Le ministre a indiqué s'appuyer sur les conclusions du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), dont il avait demandé l’avis. Celui-ci s'est avéré négatif pour le Maroc «malgré une évolution positive», a dit Francken, cité par l’agence Belga. On se contentera de l’espoir d’être mieux perçus une prochaine fois puisqu’il est «possible que ces pays du Maghreb (Maroc et Tunisie, NDLR) apparaissent sur la liste (des pays sûrs) l’année prochaine», a-t-il promis.
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Theo Francken est loin d’en être à sa première bavure sur le Maroc. Le 2 mai 2007, il avait envoyé un e-mail dans lequel il reprochait aux Marocains d'être «des petits cons». Et pas plus tard qu’en octobre dernier, il s’est fendu d'une déclaration établissant une étrange similitude entre le Maroc et le Soudan, «pays où les droits de l'Homme ne sont pas respectés». C’était dans une interview accordée à La Libre Belgique et à La Dernière Heure. «Il y a beaucoup de régimes dont on peut douter, de pays où les droits de l’Homme ne sont pas respectés. À ce moment-là, on ne peut pas parler avec le Maroc non plus. Quand je vois les rapports de Human Rights Watch, d’Amnesty International, je ne peux que constater ces violations», a-t-il aboyé, sans réaliser le ridicule de cette sortie indigne d'un ministre, de l'État et du peuple belges qu'il est censé représenter. Le tout, uniquement pour justifier sa décision d’inviter une délégation soudanaise en Belgique pour identifier les migrants illégaux dans la perspective de leur rapatriement.
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Rappelons également le statut Facebook publié par le même Theo Francken de 2011 dans lequel il s’en prenait aux immigrés marocains en Belgique, les accusant de n’apporter «aucune valeur ajoutée».
Revenir à l’appartenance politique Francken, un chantre du nationalisme flamand incarné par le parti N-VA (Vlaams nationaal verbond, formation collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale), c’est comprendre pourquoi le Maroc a droit à autant d’amabilité. Ajoutez à cela le fait que Francken bâtit toute sa réputation autour de propos contestés, d’une politique migratoire ultra restrictive et d’un goût prononcé pour la scène et les projecteurs et vous obtenez le portrait du parfait xénophobe. Lamentable.