Des voix de l’aile dure du Parti Justice et développement (PJD) reprochent à Benkirane d’avoir négligé les objectifs de défense des valeurs religieuses et conservatrices adoptées par le parti, au profit des dossiers économiques et sociaux. «Ces voix n’ont pas hésité à inviter le Chef degouvernement à réserver la dernière année de son mandat à cette cause», rapporte Assabah dans son numéro de ce week-end des 9 et 10 janvier.
Abdeslam Balaji, parlementaire et spécialiste de la politique religieuse, ainsi que Hassan Bouyekhf, membre du Bureau national du parti, représentent les figures de proue de ce mouvement. Tous tentent de confronter Benkirane à ses promesses concernant la promotion du rôle de la religion dans la société. Ainsi, de son côté, Balaji souhaite que l’année 2016 soit celle du renforcement de la référence religieuse dans le pays.
Pour Bouyekhf, le parti a enregistré septéchecs sur ce plan, pour la seule année 2015. «Il est même allé jusqu’à donner la note de zéro au bilan du PJD dans ce dossier», ajoute le journal. De l'avis de ce parlementaire, le film de Nabil Ayouch, "Much loved", vient en tête des échecs de ce gouvernement. La diffusion en temps réel du concert de Jennifer Lopez, à l’occasion du lancement du Festival Mawazine 2015, a également été inscrite sur la liste des dérapages.
Le parlementaire va plus loin, reprochant à son parti d’avoir ratifié le CEDAW, protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toute forme de violence à l’égard des femmes. Autre échec reproché au PJD: «L’organisation du festival de la bière, annoncé par le lobby des vins et spiritueux», rapporte le quotidien. Le parlementaire reproche enfin à son parti les recommandations d’égalité en matière d’héritage, recommandations faites au Conseil des Droits de l’Homme.
«Pour le parlementaire, ces échecs jettent de sérieux doutes sur le futur du réseau des mouvements conservateurs tels que le PJD et le mouvement de l’Unicité et de la réforme», rapporte le journal.