Bilan de gestion à Fès: le PJD dans l’embarras

Driss El Azami, maire de Fès.

Driss El Azami, maire de Fès. . DR

Revue de presseKiosque360. Les présidents des six arrondissements de Fès ont déchanté quand les habitants ont boudé, vendredi dernier, une rencontre pour la présentation des bilans de trois années de gestion. Un boycott qui reflète l’échec de la gestion communale du PJD dans cette région.

Le 28/10/2018 à 22h36

Les présidents péjidistes des six arrondissements de Fès ont invité, vendredi dernier, la population à assister à la présentation des bilans de trois ans de gestion. Mais ils ont rapidement déchanté quand ils ont constaté la faible affluence et le boycott de dizaines d’associations.

Pis encore, Hammouda Zahraoui, un acteur associatif, n’a pas hésité à accuser le président de l’arrondissement de Zouagha, de faire appel à des gros bras pour l’empêcher d’entrer dans la salle. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces rencontres n’ont suscité aucun intérêt chez les citoyens et ce malgré le lancement par le PJD d’une campagne de communication tous azimuts sur les réseaux sociaux. A preuve, même les membres de la jeunesse du parti ainsi que d’autre acteurs connus pour leur obédience aux idées du parti, n’ont pas jugé utile de se déplacer pour participer à cette manifestation.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 29 octobre, que certains présidents de ces arrondissements se sont retrouvés face à des chaises vides et que seuls quelques conseillers ont suivi la présentation de leurs bilans. Selon certaines sources, ce boycott reflète le mécontentement des habitants qui reprochent au PJD de ne pas avoir tenu la plupart de ses promesses lors des élections municipales. Sachant que les habitants ont voté pour le PJD pour sanctionner le maire sortant, Hamid Chabat, faute d’avoir une alternative dans les autres partis.

Le président de l’arrondissement de Saiss, Said Benhamida, a déclaré que ces rencontres rentrent dans le cadre du contrat qui lie le PJD à la population. De son côté, le président Abdelouahed Bouharcha a énuméré les mesures prises par l’arrondissement de Zouagha notamment en faveur des plus gens les plus démunis, telles les opérations de circoncision, la distribution des produits alimentaires pendant le Ramadan et l’aide de l’Aïd Al Adha ainsi que la coopération avec plusieurs associations.

Certaines sources indiquent que l’approche de certains présidents d’arrondissement ne diffère pas de celle des associations de bienfaisance dont l’objectif est purement électoral. Ce faisant, le PJD tente de conserver sa base électorale dont la majorité est constituée par des familles qui souffrent de la précarité dans des quartiers non structurés.

D’ailleurs, tous les arrondissements de Fès ont connu des carences dans les réalisations notamment en matière d’infrastructures. Ce qui a poussé plusieurs acteurs professionnels et associatifs à protester, à maintes reprises, contre cet immobilisme. Une situation qui a soulevé beaucoup d’indignation au sein de la population face à l’aggravation de la crise socioéconomique que connaît la ville de Fès.

La présentation du bilan de la gestion communale de Fès avait déjà engendré une grosse polémique quand des associations avaient protesté contre la dégradation que connait la capitale spirituelle et culturelle. Le maire Azami, qui avait promis de dresser un bilan de sa gestion, a failli à son engagement et a préféré faire un exposé, à huis clos, avec les membres de son parti, le PJD. Un comportement qui a suscité l’ire de la population qui reproche au maire d’être beaucoup plus préoccupé par une logique partisane que par sa mission au service de toute de la population sans aucune autre considération.

Par Samir Hilmi
Le 28/10/2018 à 22h36