L’audience accordée par trois conseillers du souverain aux leaders de l’opposition, il y a une dizaine de jours, commence à donner ses fruits. A en croire Al Ahdath, dans sa livraison de ce lundi 6 avril, les deux camps (Abdelilah Benkirane et l’opposition) auraient décidé un armistice et de s’abstenir des violentes attaques verbales lors de leurs meetings respectifs. Pour preuve, Al Ahdath affirme que les meetings organisés par l’opposition les samedi et dimanche 4 et 5 avril n’ont pas connu de dérapages langagiers comme d’habitude contre Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et chef du gouvernement. « Les leaders de l’opposition ont même évité de mentionner abdelilah Benkirane et sa qualité partisane et gouvernementale », écrit Al Ahdath en Une. C’était le cas, poursuit le journal, du meeting de l’USFP, présidé par le Premier secrétaire Driss Lachgar à Sidi Ifni. Le chef de file des socialistes a consacré son allocution aux problèmes que connaît cette région et aux réalisations du gouvernement en général. Ilyas El Omary, secrétaire général-adjoint du PAM, semble avoir respecté la même consigne lors d’une rencontre de son parti à Benslimane, tout comme un autre dirigeant du parti du Tracteur qui a réservé son intervention, lors d’un meeting à Ouarzazate, aux préparatifs du PAM pour les prochaines élections.
A Erfoud et Merzouga, Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal, a mis de côté ses célèbres sorties contre Abdelilah Benkirane. Lors de meetings tenus dans cette région, l’istiqlalien en chef a axé ses interventions sur les politiques publiques du gouvernement en matière d’investissement et sur les successives hausses des prix.
De la politique policée
Le niveau qu’avait atteint le discours politique est des plus alarmants. Les meetings partisans ont fini par se transformer en véritable cirque où sont échangés les propos les plus surréalistes que ce soit de la part de Abdelilah Benkirane ou de la part de ses détracteurs dans l’opposition : Hamid Chabat et Driss Lachgar en premier lieu, mais aussi des dirigeants du PAM comme Ilyas El Omary et Hakim Benchemass. Selon Al Ahdath, les conseillers de Mohammed VI, en se réunissant avec les leaders de l’opposition, ont exprimé à leurs interlocuteurs le mécontentement du souverain face à cette situation. Reste à savoir si cette consigne non écrite d’enterrer la hache de guerre sera suivie par le S.G du PJD. On en aura le cœur net lors de ses prochains sorties médiatiques et meetings partisans.
