"Je ne suis pas fou pour menacer les intérêts du Maroc", a déclaré Benkirane au quotidien Akhbar el Youm dans son édition de ce mardi. Le journal rappelle que cette déclaration du chef du gouvernement intervient après que le PJD a été mis, après l'audience d'al-Sissi, dans l'embarras. Akhbar el Youm rappelle que les islamistes marocains avaient mené une campagne de "dénigrement" contre le régime du président égyptien l'accusant d'avoir "renversé le président légitime Mohamed Morsi", en référence à l'éviction des Frères musulmans du pouvoir en Egypte. Dans sa première réaction après son retour d'Egypte, Benkirane a précisé que la politique étrangère du royaume est un domaine strictement réservé au roi. "C'est le roi qui dessine les grands choix de cette politique suivant les dispositions de la Constitution et des coutumes", a-t-il déclaré ajoutant que le gouvernement est "obligé de mettre en oeuvre les grands choix diplomatiques, qui prennent en compte les intérêts du Maroc". Ne manquant pas d'arguments, Abdelillah Benkirane s'est déclaré engagé "à agir toujours conformément aux directives du souverain". "A supposer, a-t-il poursuivi, que le souverain me confie l'autorité de gérer le dossier de la préparation d'un sommet arabe, je n'agirai qu'en fonction des instructions royales". Pour le chef du gouvernement, "l'action diplomatique est un domaine sensible, ouvert à tous les scénarios possibles. En outre, a-t-il dit, son vaste champ d'action ne supporte pas d'être dirigé par une diversité de décideurs. Il exige un seul et unique chef qui est Sa Majesté".
Benkirane a précisé qu'il a été "chargé par le roi de représenter à Charm el Cheikh le Maroc en sa qualité de chef de gouvernement et non pas en tant que dirigeant du PJD ou de chef d'une ethnie".