Benkirane II : Le compte à rebours

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement.

Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement. . DR

Revue de presseLa presse continue de nous livrer, concernant la composition du prochain gouvernement, des suppositions sous, parfois, les formes attrayantes d'un jeu dont nous ne connaissons pas le dénouement.

Le 08/10/2013 à 22h03

Dans son édition de ce mercredi 10 octobre, Al Massae titre en Une : "Mezouar et Benkirane résolvent leurs différends, le portefeuille des Finances revient au chef du RNI". Citant des sources proches des négociations, le journal croit savoir que le RNI "a désormais intégré la majorité", indiquant que Benkirane, le chef du gouvernement, "est parvenu avec le patron du RNI à résoudre tous les points en suspens qui entravaient la formation du gouvernement II. Al Akhbar a lui aussi évoqué le même sujet, indiquant que Benkirane "a eu des séances marathoniennes, lors des deux derniers jours, avec les composantes de sa nouvelle sa majorité". Les deux parties sont parvenues à "régler tous les détails du remaniement gouvernemental, y compris la répartition sectorielle des portefeuilles ministériels. Le compte à rebours pour l'annonce de ce gouvernement a commencé ce mardi", souligne encore Al Akhbar.

Pour ce qui est de Annahar Al Maghribia, le journal relève que "Mezouar est frustré par les tentatives de pression de Benkirane; le RNI réclame toujours des ministères importants ainsi que la supression du ministère d'Etat sans portefeuille" attribué à Abdellah Baha. Et d'ajouter, en citant l'entourage de Mezouar, que le chef du RNI est frustré par la manière dont s'est comporté Benkirane avec son nouvel allié, surtout quand ce dernier a évoqué une éventuelle rencontre avec le roi alors que le parti de la colombe n'avait pas toujours présenté de liste des ministrables pressentis pour le nouveau gouvernement. Selon les sources de ce quotidien, "la pression visait à ce que Mezouar abandonne les directives que lui avait confiées le conseil national de son parti".

Juste des suppositions

Akhbar Al Yaoum nous apprend pour sa part que "les ministres PJDistes sont furieux contre leur chef depuis que ce dernier a érigé le mur épais de la confidentialité, ne laissant filtrer aucune information sur les négociations ". Ces ministres PJDistes "ont informé leurs autres collègues ministres du climat instable qu'ils vivent depuis deux mois, surtout que certains d'entre eux, dont El Othmani, Boulif et Amara, s'estiment convaincus qu'ils vont quitter ce gouvernement". Le journal Annass rejoint ses confrères en titrant à sa Une : "Mezouar ministre des Affaires étrangères, Souhail écarté du gouvernement".

Toutes les suppositions restent possibles quant à formation du deuxième gouvernement de Benkirane. Mais il demeure certain que la "confidentialité de Benkirane lui a créé des ennemis aussi bien à l'intérieur de son parti que chez son nouvel allié Mezouar". Le retard a également contribué à nourrir l'indifférence de l'opinion publique et, ce faisant, à conduire à des résultats à l'opposé de ceux escomptés. D'autant plus que le gouvernement Benkirane a pris, en pleine période de crise, une série de mesures économiques qui ont affecté de nombreuses couches de la population. Mesures dont la plus notable reste la hausse des prix de certains produits de consommation.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 08/10/2013 à 22h03