Benkirane face à une avalanche de procès

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Revue de presseKiosque360. Après la plainte de l'Istiqlal, le chef du gouvernement doit se préparer à une série de poursuites à propos de la liste des hommes politiques qui auraient transféré de manière illégale des fonds à l'étranger.

Le 13/01/2014 à 16h04

Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, affronte depuis le début de cette année une avalanche de procès qui se caractérisent par une forme d'opposition farouche qui diffère de celle qu'il maîtrise notamment au sein du Parlement. Dans son édition de ce lundi 13 janvier, Al Akhabar consacre un dossier à ce sujet en se demandant si "Benkirane ne serait pas le premier chef de gouvernement à faire l'objet d'un procès au Maroc". Le journal se base sur un "front élargi de plaignants qui voudraient le poursuivre en justice". Ces derniers "reprochent la non dénonciation par Benkirane de la liste des hommes politiques qui auraient illégalement transféré des fonds pour l'acquisition de biens immobiliers à l'étranger". Après l'Istiqlal, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) exige du chef du gouvernement de divulguer cette liste ou de présenter sa démission, fait savoir Al Akhbar. Et de rappeler que le parti de Hamid Chabat a déposé, mercredi dernier, auprès de la Cour suprême une plainte contre Benkirane pour "diffamation et non dénonciation d'un crime".

11.940 plaintes en 2012

Annass fait un rapprochement avec cette série de procès contre Benkirane en révélant que "l'Etat a fait l'objet en 2012 de quelque 11.940 plaintes contre 11.364 l'année précédente. Ces dossiers, selon le journal qui cite une source judiciaire, ont mobilisé environ 1.012 avocats dont les indemnités s'étaient élevées à 34 millions de DH". Le procès intenté par l'Istiqlal à l'encontre de Benkirane ne laisse pas indifférents les membres de son parti. A lire Al Massae, on apprend que le ministre de l'Equipement et du transport, Aziz Rebbah, membre du bureau politique du PJD, a dénoncé, samedi, lors d'un meeting à Sidi Slimane la "campagne féroce" à laquelle fait face le PJD. Rebbah, qui était accompagné de Abdellah Bouanou, chef du groupement parlementaire PJDiste, s'est interrogé : Sommes-nous "massakhit" du roi et du pays?"

La Constitution prévoit de juger le chef du gouvernement et les ministres devant la Cour suprême. La justice va donc dire son mot. Mais quelle lecture politique pouvons-nous donner à l'action judiciaire choisie par l'Istiqlal ? Le PJD et l'Istiqlal ont placé leurs profondes divergences à l'appréciation de la société et de la justice. La retenue et la sagesse sont les meilleures voies pour résoudre ce conflit.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 13/01/2014 à 16h04