Est-ce un simple hasard que l’article principal, en Une, d’Akhbar Al Yaoum de ce jeudi 26 mars, soit écrit sur un fond noir ? La réponse ne peut être tranchée, mais ce n’est guère anodin à l’occasion d’un déplacement annoncé d’ailleurs par le360. « Benkirane et Al-Sissi face à face à Sharm El-Cheikh », titre le quotidien dirigé par Taoufik Bouachrine qui affirme que le Chef de gouvernement se rendra en Egypte pour un Sommet arabe qui s’y tiendra les 28 et 29 de ce mois. Le journal explique comment Mohammed VI a toujours évité à Abdelilah Benkirane la gêne de se trouver en présence de celui que l’on qualifie de pire ennemi de l’Internationale des Frères musulmans dont ferait partie le PJD et sa matrice, la Chabiba islamiya. Le quotidien rappelle que, pour l’investiture de Abdelfettah Al-Sissi, tombeur des frères de Mohamed Morsi, c’est notre chef de la diplomatie, Salaheddine Mezouar (RNI), qui a été dépêché au Caire pour représenter le royaume. En septembre 2014, lors de la 69ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire général du PJD a pu être le témoin d’un vif échange entre le maréchal Al-Sissi et le président turc Erdogan où le leader égyptien a fait une allocution-réquisitoire contre les islamistes. Mais cela a été sans conséquence pour notre Chef de gouvernement dépêché à l’ONU pour donner lecture à une allocution au nom du souverain.
Raison d’Etat…Aujourd’hui, Abdelilah Benkirane s’envole en Egypte en tant que représentant du Maroc et de son Chef d’Etat. Les petits calculs politiques ou idéologiques n’ont plus, dès lors, à entrer en jeu entre deux pays qui se positionnent comme des garants de la sécurité de toute une région. Le Chef de gouvernement marocain et S.G du PJD y aura l’accueil digne du représentant d’un pays allié et stratégique. Et ne vous attendez pas à ce que Abdelilah Benkirane brandisse, à Sharm El-Cheikh, le signe de « Rabi3a » si cher aux détracteurs du maréchal égyptien! Signe qui a été brandi un peu partout, y compris dans la plupart des meetings de la jeunesse du PJD et des organisations parallèles de ce parti. Autre coïncidence : sur la même Une d’Akhbar Al Yaoum, en dessous de l’article principal et toujours sur un fond noir, on a droit à ce titre qui en dit long sur les relations entre le Chef de gouvernement et le monarque : « Dans ce pays, il y a un seul Chef d’Etat et c’est Sa Majesté le roi ». « Le secrétaire général du PJD : J’ai appris à dire Sidna au roi et je ne ressens aucune gêne en le faisant », peut-on lire en sous-titre du même article en Une. Signalons, pour terminer, que le S.G du PJD était attendu, le 27 de ce mois (soit la veille du Sommet arabe en Egypte) à Fès pour un meeting de son parti et chez son (autre) "ennemi juré", Hamid Chabat !