Il aime ça, le ministre de l’éduction national et de la formation professionnelle: appuyer là où ça fait mal. Mais ses détracteurs l'accusent de faire semblant. En tout cas, après avoir promis l’interdiction des cours supplémentaires payants aux professeurs, il revient à la charge. Cette fois, il veut renvoyer les enseignants sur les bancs en remettant à plat leur formation. C’est ce que rapporte le quotidien Libération de ce jeudi 1er janvier 2015.
Selon le journal, le ministre a tenu ces propos lors de la deuxième session ordinaire du Conseil d’administration de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation (AREF) de Fès-Boulemane. Sans oublier de rappeler les récentes déclarations de Belmokhtar concernant les cours particuliers dispensés par les profs, le quotidien de l’USFP doute que le ministre indépendant puisse concrétiser ces sorties.
D’entrée, l’article donne le ton en parlant d’effets d’annonces. Pour appuyer ses propos, la publication cite Abdelaziz Mountassir, qui s’exprime en sa qualité de vice-président du Syndicat national des enseignants (SNE). Evidemment, ce dernier porte Belmokhtar sur la potence. "On a pris l’habitude de ces sorties fracassantes du ministre, mais il s’agit de marketing médiatique destiné à alimenter un faux débat comme ce fut le cas avec la guerre déclarée aux cours particuliers". Pour le syndicaliste, "la manière dont le ministre a traité la question ainsi que les remèdes proposés pour en finir avec le fléau, démontrent bien les limites de son discours". Pour lui, Belmokhtar ne fait que ressasser des promesses déjà faites jadis. "Mais, il manque cruellement de volonté et d’engagement", estime-t-il.
S’il y avait vraiment la volonté d’améliorer la formation des enseignants, le ministère allait-il réduire la durée de la formation des enseignants dans les établissements dédiés de deux ans à une seule année ? C’est du moins la question que semble se poser Mountassir. Au-delà, comment Belmokhtar fera-t-il pour renforcer la formation des enseignants alors que le nombre d’établissements reste limité. S’agit-il d’un véritable coup de pied dans la fourmilière ou bien le ministre de l’enseignement veut simplement se faire entendre. On attend avec impatience les détails de son projet et les réponses aux questions que se posent déjà les enseignants.