Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a du user de tout son tact pour éviter un vote défavorable de ses collègues au sujet de l’avis sur les deux projets de loi sur les retraites, soumis par le chef de gouvernement. Au cours de sa 42ème assemblée ordinaire, tenue le 25 septembre, le CESE a finalement décidé de revoir sa copie. Une session extraordinaire devra être convoquée, courant octobre, pour adopter un nouvel avis. Les principes généraux ne devraient pas connaître un grand changement comme l’explique Nizar Baraka au micro de Le360 qui insiste sur l’urgence d’aboutir à une réforme globale de tous les régimes de retraites.
Il est néanmoins fort probable que le futur avis du CESE reste très vague au sujet des paramètres techniques des régimes (taux de cotisation, âge de départ à la retraite…). Et pour cause, la question du délai à adopter pour aboutir à un âge de départ à la retraite de 65 ans a constitué un des principaux points d’achoppement entre les membres du Conseil. Les syndicalistes parmi eux ont catégoriquement refusé la discussion de ces aspects, estimant que cela relève du domaine du dialogue social entre l’Etat employeur et les centrales syndicales.
Le principal concerné par cette première réforme paramétrique, Mohamed El Alaoui El Abdellaoui (CMR) qu’il dirige commencer à puiser dans ses réserves, a été extrêmement déçu de voir ce dossier prendre encore plus de retard. Etant lui-même membre du CESE, il a pris la parole durant les débats pour rappeler une vérité essentielle: "oui, on peut rediscuter des paramètres, mais il faut qu’au final, les propositions retenues doivent aboutir à un retour à l’équilibre des régimes à un horizon donné".
Les membres de la commission sont encore plus déçus. Ils doivent reprendre leurs réunions et discuter une nouvelle formulation d’un nouvel avis plus consensuel. Mais ils ne désespèrent pas pour autant. Bachir Rachdi, rapporteur de la commission, estime que de toute manière, cette réforme des retraites n’est qu’une première étape pour aboutir à une généralisation de la couverture sociale.