La réaction de Abdelilah Benkirane suite aux dernières déclarations de Noureddine Ayouch, président du Collectif pour une meilleure éducation de nos enfants, concernant la réforme de l'enseigenement, fait couler beaucoup d'encre. "Ceux qui prétendent éliminer le coran du programme éducatif s’attaquent en fait à l’Etat", avait souligné le chef du PJD, dimanche dernier, dans une réunion du parti de la lampe à Tanger. Et d'ajouter : "Le Maroc continuera d'enseigner l’éducation islamique à ses enfants et à les éduquer en arabe et ce jusqu’au jour du Jugement". Noureddinne Ayouch a ainsi tenu à clarifier les choses à travers un communiqué qu'il introduit comme suit : "A la suite de la publication des recommandations du colloque international sur l’éducation « Le Chemin de la Réussite », tenu à Casablanca les 4 et 5 octobre derniers, et d’interviews que j’ai données à des organes de presse nationaux, des articles de presse et des prises de positions ont totalement dénaturé mes déclarations en utilisant des propos fallacieux et mensongers m’accusant notamment de renier « l’identité arabe et islamique du Maroc » et de vouloir retirer l’enseignement religieux de l’école".
Mise au point
Dans une déclaration à Le360, Ayouch a souligné que "Benkirane n'a pas lu les recommandations du colloque international sur la réforme de l'éducation". Il déclare ainsi avoir contacté le chef du gouvernement après le fameux meeting au cours duquel ses recommendations ont été incendiées, insistant suir le fait que Abdelilah Benkirane s'est appuyé sur les propos de la presse plutôt plutôt que sur les recommendations qu'il lui a transmises. Or, loin de parler de radiation de l'enseignement religieux, son rapport, fruit d'une réflexion mené" dans le cadre d'"un colloque scientifique", tentait de "proposer modestement des solutions de sortie de crise pour l’enseignement dans notre pays". Noureddine Ayouch est ainsi revenu sur le projet qu'on lui a prêté de rayer l’éducation islamique des curricula et d’œuvrer pour instaurer la langue dialectale -darija- comme langue d’enseignement. "Bien qu’il soit "essentiel d’accueillir les enfants à l’école dans leur langue maternelle afin d’éviter toute rupture linguistique précoce", Ayouch précise qu'il n’est cependant "nulle part question d’attaquer la langue arabe qui doit garder un rôle prépondérant dans l’enseignement. Nos langues officielles sont l’Arabe et le Tamazight". Pour ce qui est de la religion, Noureddine Ayouch affirme de même qu’"il n’est nullement question de retirer l’enseignement religieux de l’école. Nous sommes un pays musulman et le Roi est Amir Al Mouminine. L’école doit procurer un enseignement religieux ouvert et tolérant, en conformité avec notre constitution".
Nous voici donc plus ou moins revenus au point de départ. Le communiqué semble vouloir venir à la rescousse des susceptibilités. Pourtant, déclarera en conclusion Noureddine Ayouch, les faits sont là, "têtus" : "Notre enseignement est à la dérive et a perdu la confiance de toutes les franges de la population. Aujourd’hui, il est urgent de s’attaquer aux véritables problèmes et d’agir afin d’enrayer cette machine à fabriquer du chômage qu’est devenue l’école marocaine". Encore faudrait-il, pour cela, accepter l’idée d’une réforme, à savoir d’une véritable action.