Immoral et scandaleux. L’Algérie s’attaque au patrimoine immatériel marocain, le Malhoun. En effet, certaines parties roulant pour le compte du régime algérien et de ses généraux ont osé s’approprier des créations du Malhoun marocain, modifiant les textes, les références et leurs auteurs. Une guerre culturelle qui ne dit pas son nom, en somme, et qui a suscité la colère des hommes de lettres, des artistes, des intellectuels et des universitaires du Royaume, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mardi 30 mars.
Dans une déclaration au quotidien, l’artiste et chercheur dans l’art du Malhoun, Said El Miftahi, affirme avoir constaté que certains sites proches du régime algérien volaient des productions marocaines du Malhoun et changaient les noms de leurs auteurs pour les attribuer à l’Algérie et présenter, par la suite, les œuvres artistiques à l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture). Et d’ajouter, avec le chercheur Abdelmajid Fennich, que plusieurs Marocains, parlementaires, journalistes et chercheurs dans le patrimoine immatériel ont signé une pétition dénonçant cet agissement irresponsable et immoral. Les deux chercheurs marocains n’écartent pas la possibilité de saisir la justice dans ce sens. La plainte serait déposée au nom de la société civile marocaine contre ces parties algériennes qui mettent la main sur le patrimoine immatériel du pays.
Toutes les voies juridiques seront ainsi explorées pour identifier les parties se cachant derrière ce dénommé Cheikh Sidi Abdelaziz El Maghraoui qui orchestre, sur les réseaux sociaux, le vol du patrimoine immatériel marocain, ajoutent-ils. Les signataires de la pétition comptent également saisir l’Organisation internationale de la propriété intellectuelle en vue de protéger les droits des auteurs du Malhoun marocain, décédés il y a plus de soixante-dix ans. Les signataires de la pétition appellent le ministère de la Culture à agir pour protéger le patrimoine immatériel marocain et le promouvoir par l’organisation d'activités culturelles et de festivals, ainsi que par le développement de structures organisationnelles.
A ce propos, les chercheurs marocains saluent le programme de l’Académie du Royaume du Maroc en ce qui concerne l’enregistrement et la publication du Malhoun, les recherches et les productions artistiques. Cet acte immoral de l’Algérie et de ses généraux, indique Assabah, est intervenu au moment où l’art authentique marocain, le Malhoun, est en phase de s’inscrire sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Il faut dire que le Malhoun est un patrimoine immatériel, civilisationnel et culturel national, en plus d'être une fierté pour le Maroc et les Marocains.