Au prétexte de leur offrir des «vacances», le Polisario vend des enfants sahraouis en Europe

A Tindouf, où se concentrent les Sahraouis séquestrés, le rapport de Guterres note des tendances alarmantes de malnutrition. Ici, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 27 février 2021.

Une Sahraouie des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, avec ses deux enfants, le 27 février 2021.. RYAD KRAMDI / AFP

Revue de presseComme à chaque été, le Polisario envoie dans différents pays d’Europe des centaines d’enfants sahraouis, originaires des camps de Tindouf, au prétexte d’un pseudo-programme, éhontément nommé «Vacances en paix». En vérité, révèle l’ONG Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin), ces enfants se retrouvent à être, ni plus ni moins, vendus à des familles de ces pays, qui les adoptent. Une revue de presse d’Assabah.

Le 01/07/2024 à 20h23

Comme tous les ans, lors de la saison estivale, le Polisario vient de lancer la plus grande opération d’expatriation d’enfants des camps de Tindouf, dans le sud-ouest de Algérie, à destination de plusieurs pays d’Europe sous le couvert d’un pseudo-programme, «Vacances en paix».

Dans un communiqué dénonçant cette situation, le Forsatin explique que cette opération est un prétexte à l’émigration illégale et à la vente de centaines d’enfants sahraouis à des associations et à des familles de différents pays d’Europe, désireuses de les adopter, relaie Assabah de ce mardi 2 juillet.

Ce processus consiste en plusieurs étapes, qui prennent différentes appellations: «activités de divertissement», «visites», «voyages», voire «campagnes thérapeutiques»...

Ces activités ont en fait pour visée d’effectuer de véritables lavages de cerveaux, infligés à des mineurs des camps de Tindouf, qui se retrouvent à être déracinés, privés de leurs référents parentaux, et contraints d’abjurer la foi musulmane dans laquelle ils sont pourtant nés.

Selon le Forsatin, dès leur arrivée dans différents pays d’Europe, les enfants se retrouvent à être répartis au domicile de familles étrangères, qui étaient dans l’attente de l’adoption d’un enfant sahraoui.

Cette opération, complexe, et supervisée par des milices armées du Polisario, nécessite selon l’ONG l’intervention de plusieurs parties.

Le Forsatin indique à ce propos que la désignation des enfants appelés à partir dans un pays d’Europe n’est pas le résultat d’un quelconque hasard, car les séparatistes du Polisario impliqués dans cette opération sélectionnent des enfants qui appartiennent à des minorités tribales, ou des enfants qui ont perdu leurs parents.

C’est là pour eux une manière d’éviter des protestations, quand ces enfants ne reviennent pas dans le camp à la fin de l’été, après avoir été abandonnés dans des familles étrangères.

En plus de ce qui s’apparente, selon toute vraisemblance, à une traite d’êtres humains, mineurs qui plus est, les leaders du mouvement séparatiste se livrent à une autre opération, tout aussi lucrative: faire émigrer des individus, en les faisant passer pour des «cadres du Front Polisario» ou en prétextant qu’il s’agit «d’accompagnateurs», en contrepartie d’une rétribution.

En plus d’être monnayées, ces opérations semblent dépourvues de risques pour les séparatistes, explique l’ONG, grâce aux «facilités accordées par les pays d’accueil européens, ainsi que par le régime algérien, qui mobilise ses institutions et ses fonctionnaires», relaie Assabah, pour l’expatriation de mineurs sahraouis des camps de Tindouf, afin qu’ils soient littéralement vendus à l’étranger.

Le Forsatin a accompagné ce communiqué, souligne le quotidien, de photographies montrant un premier groupe d’enfants sahraouis, arrivé en France en cet été 2024.

Dans les images diffusées par l’ONG, figurent des mineurs sahraouis qui assistent à un office religieux dans une église, écoutent le prêche d’un prêtre, apprennent des rituels religieux étrangers à leur culture, voire… se retrouvent à être baptisés selon les rites du catholicisme chrétien, en violation flagrante de l’enseignement religieux musulman qui leur avait été transmis dans leur lieu de naissance par leurs référents ou leurs parents, et surtout en violation de leurs droits fondamentaux, en tant qu’enfants.

Par Hassan Benadad
Le 01/07/2024 à 20h23