Qu’a fait le gouvernement Benkirane pour les Marocains du monde ? C’est le sujet qui a été débattu cet après-midi à la Chambre des conseillers dans le cadre des sessions mensuelles. Visiblement tendu et rivé sur ses notes, le chef du gouvernement a fait dans le strict minimum sans pour autant faire de grandes annonces. Du côté de l’opposition, Hakim Benchemass, président du groupe du PAM à la Chambre des conseillers, ne mâche pas ses mots. Réagissant à l’intervention du chef du gouvernement, il a estimé que l’Exécutif n’a pas de bilan à présenter dans le dossier des Marocains du monde qui, pour lui, représente une cause nationale.
Une année blanche
"C’est une année blanche", a souligné Benchemass dans son intervention. Le PAMiste va plus loin. Selon lui, le PJD, chef de file du gouvernement, exploite la carte des MRE à des fins politiciennes". Allusion faite à des déplacements à l’extérieur de certains ministres PJDistes. Benchemass ne s’est pas gêné pour dire que le ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile a profité de son déplacement à Istanbul en tant qu’officiel pour "désigner"son fils à la tête de l’association des étudiants marocains en Turquie.
Dans sa réponse, Benkirane est sorti de ses gonds. Selon le chef du gouvernement, "il ne faut pas tomber dans le piège des surenchères politiques en ce qui concerne un dossier aussi important que celui des Marocains du monde". Répondant à l’attaque de Benchemass, Benkirane a été clair dans ses propos : "Si le fils de Choubani a été élu à la tête de l'association, c'est qu'il le mérite certainement". Et de préciser : "S’il y a une preuve que le ministre a profité de son statut dans le cadre de cette élection, il doit déposer sa démission".
"Les services qui vous communiquent ce genre d'informations ne sont pas précis", a lancé Benkirane à Benchemass. Quant à son dernier voyage en Espagne, le chef du gouvernement s'est défendu en disant qu'il s'agit d'un déplacement qui entre dans le cadre des activités de son parti, mais qui s'est transformé en "une visite d'Etat", compte tenu du contexte politique et de la situation des Marocains d'Espagne. La guéguerre entre le PAM et le PJD au Parlement est loin d'être finie...
