Ces derniers mois, des fqihs inondent la toile en émettant des fatwas sans fondement religieux, voire en interprétant de façon erronée des versets coraniques. Certains sont même allés jusqu’à utiliser la charité et la bienfaisance pour réaliser des gains personnels. Une situation que le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, et le secrétaire général du Conseil supérieur, Mohamed Yssef, souhaitent contrer.
En conclusion de la 32e session ordinaire du Conseil Supérieur des Oulémas tenue à Rabat, Ahmed Toufiq et Mohamed Yssef, se sont accordés pour déployer le programme Tabligh, qui vise à améliorer le niveau de transmission des préceptes religieux et à valoriser l’aspect spirituel dans la vie des citoyens, en recourant notamment aux différents outils de communication digitale.
Comme le rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du 26 décembre, Ahmed Taoufiq et Mohamed Yseff souhaitent en effet, à travers ce programme, encourager les oulémas, qui maîtrisent les fondamentaux de la religion, d’émettre des fatwas pour éclairer les citoyens et régler leurs problèmes au quotidien, en utilisant tous les canaux d’expressions sur la toile.
Cette initiative vise à contrer la prolifération de profils de fqihs sur les réseaux sociaux qui ignorent les préceptes religieux, relèvent les sources du journal. Parmi eux, certains servent des agendas politiques radicaux qui n’ont aucun lien avec la religion, tandis que d’autres, utilisent leur statut pour s’enrichir, en balayant d’un revers de la main les valeurs mêmes de la religion musulmane.
A travers cette initiative, le ministre des Habous et des affaires islamiques vise à rassembler un nombre de followers sur les plateformes de son département à la hauteur du contenu proposé. D’après lui, le portail du ministère se classe parmi les meilleurs sites gouvernementaux au Maroc, avec plus de 200.000 contenus numériques indexés sur le moteur de recherche Google.
Lors d’une récente intervention au Parlement, Ahmed Toufiq a relevé que le ministère et les établissements qui lui sont liés disposent de dix comptes sur les réseaux sociaux, notamment sur YouTube, Facebook, X, Instagram et TikTok. D’après lui, le ministère gère plus d’une vingtaine de pages sur Facebook, comptant plus de 700.000 abonnés.