Plusieurs experts en droit international et en géostratégie ont précisé, dans des déclarations à la MAP, que la non-participation du Maroc au vote à l’Assemblée générale de l’ONU ne peut être analysée que dans le cadre d’un ensemble qui inclut le premier communiqué du 26 février 2022 et le deuxième de ce mercredi 2 mars, du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger.
Dans ces deux communiqués, le ministère souligne que le Maroc suit avec inquiétude l’évolution de la situation entre la Russie et l’Ukraine, réitère son soutien à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de tous les Etats membres de l’ONU, rappelle l’attachement du Maroc au principe de non-recours à la force pour le règlement des différends entre Etats et encourage toutes les initiatives et actions favorisant un règlement pacifique des conflits.
Les experts approchés par la MAP ont indiqué à ce propos que «la position du Maroc est adossée à des intérêts et des principes, et elle ne saurait en aucun cas être interprétée comme un désalignement stratégique».
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Le Maroc, en tant que nation écoutée et respectée à l’échelle internationale, est considéré à juste titre comme une puissance régionale fiable sur laquelle les anciens comme les nouveaux partenaires stratégiques comptent, a souligné le président du Centre marocain des études et recherches stratégiques (CMERS), Tareq Atlati.
En tant qu’Etat souverain, les décisions du Maroc prennent en compte la paix et la sécurité dans le monde, a tenu à préciser Tareq Atlati, rappelant que depuis l’éclatement de cette guerre, le Maroc a réitéré son attachement à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de tous les Etats, comme il rappelle son principe de non-recours à la force pour le règlement des différends entre les Etats.
C’est dans ce cadre-là que s'inscrit la non-participation du Maroc au vote de l’Assemblée générale de l’ONU, car la souveraineté du Maroc, se démarque, comme à l’accoutumée par la pondération et la sagesse, a-t-il noté.
Le Maroc, qui regrette l’escalade de ce conflit, marque une position adossée à des intérêts et des principes, a souligné l’expert marocain, pour qui la non-participation du Maroc à ce vote ne pourra en aucun cas être interprétée comme étant «un désalignement stratégique».
S’ajoutent à cela des prérequis liés à la cause nationale, car la position du Maroc est déterminée par des considérations liées à son environnement, a noté Tareq Atlati, ajoutant qu’il est important de souligner que «nous avons une cause nationale qui détermine nos positionnements sachant que nous sommes face à des membres permanents du Conseil de sécurité».
Par ailleurs, «le Maroc, comme à son habitude, œuvrera au maintien de la sécurité et de la paix mondiales au service de l’humanité. Il a décidé d’apporter une contribution financière aux efforts humanitaires des Nations Unies et des pays voisins, en réponse à l’appel du secrétaire général de l’ONU», a noté le politologue.
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De son côté, le directeur du Centre stratégique sur le Sahara et l'Afrique, Abdelfattah El Fatihi, a souligné que le Maroc apprécie hautement les questions relatives aux droits de l’homme, à la protection des vies et au respect de la souveraineté des Etats et c’est sous ce prisme-là que le Royaume a toujours appelé au respect des principes de la sécurité et de la paix internationales.
La politique étrangère du Maroc a toujours fait du non-recours à la force militaire un principe constant dans la résolution des conflits internationaux, et a toujours observé la position de neutralité positive, ce qui explique son adhésion au Mouvement des pays non-alignés, a-t-il noté.
Toutes ses considérations, a estimé Abdelfattah El Fatihi, peuvent expliquer la décision du Royaume du Maroc de ne pas prendre part au vote à l’Assemblée générale au sujet de la crise russo-ukrainienne, soulignant que le Maroc, qui prône les consensus politiques pour un équilibre dans les relations internationales, prend la mesure de l’escalade de la situation et ses répercussions désastreuses.